Cofondateur d'Acti-Menu, le Dr Louis Gagnon a commencé il y a une vingtaine d'années à se consacrer à la cause de la santé responsable. L'équipe actuelle du Défi santé et du défi J'arrête, j'y gagne! est consciente qu'il faut marteler le message, faire preuve année après année de créativité pour garder haut la flamme de la motivation et rallier encore plus d'adeptes au maintien de saines habitudes de vie. La Presse et Radio-Canada tiennent à souligner la mission de prévention que s'est donnée le Dr Louis Gagnon au profit de la population en le nommant Personnalité de la semaine.

La campagne de sensibilisation de 2011 est en cours. Le défi J'arrête, j'y gagne! va faire en sorte que de nombreuses personnes pourront tenir leur résolution du Nouvel An de ne plus fumer. Le Défi santé 5/30 Équilibre 2011 transmet un message non équivoque: 5 portions de fruits et légumes par jour, bouger au moins 30 minutes. Pour réussir, on s'inscrit. Et on va chercher de l'aide.

Le Dr Gagnon répète souvent en guise de leitmotiv: «Le Québécois est son meilleur médecin.» Avant d'aller grossir le nombre de plus en plus grand de malades aux urgences des hôpitaux: «Les individus doivent être informés des règles élémentaires à suivre pour éviter au maximum les maladies. Les maladies modernes notamment, cancer et coeur, qui pourraient dans une grande mesure être évitées en mangeant mieux, en bougeant davantage et en cessant de fumer.»

Dévouement

Et quand on est bien informé, on fait quoi? «La notoriété de nos programmes fait en sorte que plus de 500 000 Québécois se sont inscrits au Défi santé depuis les débuts.» Il va de soi que tout le monde n'a pas le même défi à relever. Que ce soit en milieu de travail, en clinique ou face au grand public, des programmes plus ciblés ont été mis en place: soutien, courriels d'encouragement, trousses d'aide, conférences, profils et bilans de santé, parrainage, etc. «Nos partenaires sont nombreux et convaincus. Qu'il s'agisse de notre exceptionnelle équipe immédiate qui compte une cinquantaine de personnes, de nos partenaires en majorité issus des milieux de la santé, il règne entre chacun de nous une grande ferveur et un immense dévouement.»

Louis Gagnon ne souhaite qu'une chose: «Que les Québécois soient de plus en plus sensibles au rôle personnel qu'ils peuvent jouer dans le maintien de leur santé.»

Le jaillissement d'une idée

Après avoir terminé sa médecine en 1973 à l'Université de Montréal, Louis Gagnon, qui souhaite au fond de son coeur aller travailler en Afrique, choisit finalement Rouyn-Noranda où il pratique la médecine générale et tient la première ligne aux urgences de l'hôpital. Entre grippes et gastros qui volent souvent un temps précieux aux réelles urgences, le médecin décide de rédiger des conseils tout simples sur une petite feuille. Le b. a.-ba de la lutte contre les bactéries et des actes de prévention à faire. «Car la véritable première ligne commence à la maison», dit-il. Il y a 30 ans, cette manière de voir paraissait révolutionnaire, les médecins ayant tout pouvoir sur les patients et leurs maladies. «Le scepticisme rencontré au début a disparu.»

Il décide au bout de cinq ans de revenir à Montréal pour fonder Acti-Menu, qui a connu un succès immédiat.

Au fur et à mesure qu'il prend conscience du genre de vie que l'on mène aujourd'hui, des besoins qu'il faut combler, des outils à mettre en place, il fait campagne par exemple auprès des responsables des municipalités pour qu'il y ait des trottoirs adéquats pour ne pas se blesser quand on marche ou quand on court; pour l'installation de supports à vélo au travail, etc. Il se permet de brasser la cage, de secouer l'indifférence et surtout de démasquer les contradictions d'une société qui veut être en bonne santé, mais ne s'en donne pas les moyens. Cependant, les progrès sont là. Au moins 150 municipalités cette année participent aux Défis.

«On est catapulté dans un univers de malbouffe qui nous entraîne. On n'a pas le temps de s'occuper de soi. Alors observons-nous, conseille-t-il. Prenons le temps de réfléchir pour ne pas perdre de vue que la qualité de la vie à n'importe quel âge dépend surtout d'une bonne santé.» Il ajoute: «Je suis un homme heureux, comblé: ma vie entière gravite autour de deux pôles: ma famille biologique et ma famille de travail.» À 63 ans, son seul rêve maintenant est d'assurer la pérennité de son oeuvre.