J'ai eu un petit pincement au coeur il y a quelques mois en m'abonnant à certains de mes magazines préférés en version électronique que je reçois désormais sur mon iPad. J'ai ainsi mis fin à un moment de plaisir, celui d'entrer dans une maison de la presse et d'acheter une pile de publications. Mais ce plaisir a été remplacé par un autre: recevoir un courriel qui m'avise que le dernier numéro de mon magazine préféré est arrivé. Il ne me reste plus qu'à le télécharger, ce qui prend à peine quelques secondes.

Comme la plupart des journalistes, je suis maniaque des journaux. L'application Press Reader est à mes yeux l'équivalent d'un magasin de bonbons pour un enfant: des centaines de titres accessibles au bout des doigts, The Guardian, The Financial Times, etc. Et que dire de l'application (gratuite jusqu'en 2011) du New York Times qui me permet de consulter un des mes journaux préférés chaque jour? Le bonheur.

Contrairement à l'ordinateur, où on doit aller chercher le journal sur le web, sur l'iPad, c'est le journal qui vient à nous.

J'ai voulu savoir ce que les utilisateurs de l'iPad pensaient de leur nouvelle acquisition après quelques semaines ou quelques mois. J'ai donc posé la question sur Twitter et Facebook. Les réponses n'ont pas tardé.

La plupart des gens sont emballés: ils utilisent leur tablette pour naviguer sur le web, lire des journaux, jouer à des jeux et regarder des films. Ils la traînent partout, en avion, dans l'autobus et dans leur lit. «Pour regarder des magazines, des films ou des émissions, c'est le bonheur: la définition est exceptionnelle. Un bémol, je retourne toujours à mon portable pour taper des courriels qui font plus de 10 mots», m'écrit le scénariste de Sophie Paquin, Richard Blaimert, sur Facebook. «J'ai un iPad et un Kindle, m'écrit pour sa part Luc Nocente. Je préfère le Kindle pour lire des livres, c'est plus facile pour les yeux. Par contre, pour le web, rien ne bat l'iPad. Je l'utilise aussi lorsque je pars en voyage, fantastique pour y regarder des films.»

«Depuis le printemps, je fais toute ma veille technologique sur l'iPad, ajoute pour sa part Alex Lauzon, toujours sur Facebook. Je lis beaucoup plus (malheureusement les romans en français se font beaucoup attendre) et je regarde des émissions de télé et des films. J'ai très hâte que tou.tv arrive en décembre. Je pense bien me prendre un iMac comme prochain ordinateur plutôt qu'un MacBook. Je n'ai plus autant besoin que mon ordinateur principal soit portable depuis l'iPad.»

Benoît Giguère observe quant à lui que l'iPad a complètement changé son rapport au web. En effet, les nombreuses applications offertes (gratuites et payantes) permettent d'avoir accès à une multitude de contenus sans naviguer sur le web. Ce qui a d'ailleurs fait dire à Chris Anderson, rédacteur en chef de Wired, que la mort du web était pour bientôt.

Sur Twitter aussi, les commentaires (140 caractères maximum!) ont été nombreux. «Mon iPad me suit à la maison pour fouiner sur l'internet mais n'écrirais pas mon prochain livre avec cette tablette», m'écrit Simon Brault, président de Culture Montréal et auteur de l'essai Le facteur C. «Avec mon iPad... Je me suis connectée à Twitter, je lis la série Millenium, je réponds à mes courriels dans le trafic....» m'écrit pour sa part Diane Marquette. «Vie pas changée mais toute lecture web se fait sur iPad maintenant et utilisation fréquente en même temps que télé», souligne pour sa part Martine Pagé, auteure du blogue Ni vu ni connu.

Cela dit, tout le monde ne partage pas le même enthousiasme. La semaine dernière, le patron d'une grande maison d'édition québécoise m'a confié qu'il avait beaucoup de difficulté à lire des livres sur son iPad. Se considérant comme un véritable technophile, il était surpris de constater que la greffe ne prenait pas aussi vite qu'il l'avait prévu. Plusieurs personnes m'ont affirmé que malgré les qualités de l'iPad, ils préféraient les liseuses Sony ou Kindle, plus confortables pour les yeux, selon eux, pour lire plus longtemps.

Quant à moi, le plus grand défaut de l'iPad est qu'il met fin à une pratique conviviale et économique: l'échange de livres et de magazines entre amis. Impossible de prêter la version électronique d'un magazine. Quant aux livres, on nous annonce pour bientôt la possibilité de prêter certains titres pour une période limitée. D'ici là, l'iPad demeurera un plaisir... solitaire.

Star d'un clic!

Au Québec, seulement 11 % des internautes sont présents sur Twitter. Les sites de réseautage social comme Facebook, eux, sont plus populaires. En 2010, 42 % des adultes québécois en ont visité un, ce qui représente une augmentation de 12 % par rapport à 2009. Dans Comment devenir une star des médias sociaux (qui sera lancé demain soir), les deux comparses de l'émission Vlog (TVA), Dominic Arpin et Patrick Dion, se sont donné comme mission de démystifier l'utilisation de ces nouveaux moyens de communication. On y apprend tout sur l'art de twitter, l'utilisation habile du hashtag, ou encore l'efficacité du message direct (DM). Le respect de la vie privée sur Facebook vous préoccupe? Vous êtes enfouis sous une tonne d'informations? On vous conseillera sur la façon de protéger vos renseignements personnels et de gérer votre page Facebook dans ce petit livre très sympa et tout à fait convivial.

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Comment devenir une star des médias sociaux: maîtriser Facebook et Twitter comme des pros. Dominic Arpin et Patrick Dion. Éditions Quebecor.