Disons-le franchement: le début de saison du Canadien est pénible. L'équipe n'était manifestement pas prête à amorcer le calendrier. C'est bien de donner une chance aux espoirs durant les matchs pré-saison, mais pas au point de négliger la cohésion du groupe régulier.

Le Canadien est souvent déclassé, même s'il n'a pas affronté une seule équipe ayant participé aux séries éliminatoires l'an dernier.

L'incertitude autour d'Andrei Markov et le rôle obscur d'Erik Cole, le nouvel homme de 18 millions, contribuent au malaise. Sans compter l'incapacité de Scott Gomez à se démarquer, malgré ses efforts.

Avec sept matchs à domicile et quatre à l'étranger en octobre, le Canadien profitait d'une occasion formidable d'emmagasiner des points. Il est en train de la louper.

Cela pourrait lui coûter cher. Cette saison encore, l'écart sera minuscule entre une participation aux séries et une neuvième place. Bizarre à dire, mais le match de demain contre les Sabres de Buffalo prend déjà l'allure d'un test important.

Un gros dossier à surveiller cette semaine: le conflit de travail dans la NBA. Se répétera-t-il dans la LNH l'automne prochain? Chose sûre, le bras de fer s'annonce aussi vigoureux.

David Stern, le commissaire de l'Association nationale de basketball, a déjà annulé les deux premières semaines du calendrier régulier. Selon lui, si aucune entente n'intervient demain, lorsque les deux parties se retrouveront en présence d'un médiateur, il est peu probable qu'un accord soit conclu avant Noël.

«Si le dossier ne débloque pas mardi, les offres deviendront moins bonnes de part et d'autre, a dit Stern. Les chances de conclure une entente s'amenuiseront, tout comme la possibilité de présenter une saison.»

Les proprios estiment que le système actuel ne permet pas aux équipes de lutter à armes égales, ce qui nuit à l'équilibre de la compétition. Ils exigent l'imposition d'une taxe punitive sur les plus hautes masses salariales, afin de créer un effet dissuasif. Les joueurs rétorquent qu'il s'agit d'une manière d'imposer par la bande un plafond salarial «dur», ce à quoi ils s'opposent.

L'attitude de Stern rappelle celle de Gary Bettman en 2004-05, lorsqu'un lock-out a forcé l'annulation de la saison de la LNH. On sent la NBA prête à jouer le tout pour le tout.

Comme l'impression que la LNH adoptera aussi la ligne dure dans ses prochaines négos avec les joueurs. Ceux-ci obtiennent actuellement 57% des revenus et les proprios voudront diminuer ce pourcentage. Compte tenu des ennuis financiers éprouvés par plusieurs équipes, la LNH sera en demande à plusieurs niveaux.

Bon, les excuses de Don Cherry maintenant! Ce que j'en pense? D'abord, que la menace de poursuite des trois anciens durs à cuire a sûrement orienté sa réflexion et celle de son employeur.

Cherry aurait pu s'excuser dès le samedi précédent, ce qu'il n'a pas fait. Il espérait se tirer facilement de ce mauvais pas, mais la pression a augmenté au cours des jours suivants. Cela l'a sûrement étonné.

Dans le contexte, il a emprunté la seule route possible. Ses excuses étaient adéquates, mais je n'ai pas aimé la façon dont il les a enrobées. Il s'est d'abord décerné une médaille, disant qu'en 1500 chroniques à la télé, il pouvait compter sur une main celles où il avait été «mauvais», et où il n'avait pas eu entièrement raison. Cette absence de doutes me rebute.

Plus tard, parlant des regrets exprimés par Aaron d'Asham, des Penguins, à la suite de son combat contre Jay Beagle, des Capitals, Cherry a mentionné qu'il fallait du «courage» et du «caractère» pour s'excuser devant 2 millions de personnes (!) comme Asham l'avait fait. Le sous-entendu était trop gros.

Le Québec n'est pas le seul endroit où l'exploitation du gaz de schiste provoque un débat. C'est aussi le cas aux États-Unis. Afin d'améliorer son image, cette industrie s'est lancée dans la commandite sportive.

Ainsi, la société Chesapeake Energy s'affiche au stade de football de l'Université Penn State. «Nous augmentons nos efforts pédagogiques afin d'expliquer aux gens nos procédés avec le gaz de schiste» a expliqué un porte-parole de la compagnie au magazine Fortune.

L'idée fera-t-elle des petits? Si oui, à quand la mise au jeu «Questerre Energy» au début d'un match du Canadien ou des Sénateurs?

Autre épisode tragique dans le dossier des coups à la tête. Vendredi dernier, un adolescent d'une école secondaire de l'État de New York est mort après avoir encaissé un choc durant un match de football.

Ridge Barden, 16 ans, s'est plaint de maux de tête après avoir été durement frappé par un rival. Son état s'est rapidement détérioré et il a rendu l'âme peu après son arrivée à l'hôpital.

Cette affaire, largement médiatisée aux États-Unis, rappelle de nouveau les dangers liés aux coups à la tête. La nouvelle encourageante, c'est que les parents en sont de plus en plus conscients. Une récente étude révèle que chez les jeunes Américains de 19 ans et moins, les consultations médicales à ce sujet ont augmenté de 60% depuis 2001.

Selon un spécialiste cité par le New York Times, il s'agit d'une bonne nouvelle. À son avis, cette statistique ne traduit pas une hausse du nombre des commotions cérébrales, mais plutôt le fait que les parents sont désormais sensibles aux symptômes. Ils consultent plus souvent un médecin lorsque leur enfant est victime d'un coup à la tête.

Avec l'entrée en ondes de RDS 2 et TVA Sports, l'offre sportive se multiplie à la télévision. Hélas, les athlètes amateurs du Québec sont quasi invisibles à l'antenne. Cette situation inquiète Sports-Québec, l'organisme qui regroupe 62 fédérations sportives de la province.

«Qui fera la promotion des athlètes d'excellence?», demande Denis Servais, président de l'organisme. «Lorsqu'on les voyait à la télé, c'était un plus pour leurs parents et eux. On aimerait que Radio-Canada, RDS ou TVA présente un magazine hebdomadaire sur leurs réussites. Bizarrement, le sport amateur a rarement été aussi peu présent à la télé.»

Denis Servais a entrepris des démarches pour sensibiliser les réseaux à cette question. «J'allume une lumière jaune», dit-il.

Au moment où les athlètes québécois multiplient les exploits sur la scène internationale, il est regrettable qu'aucune émission ne s'intéresse aux activités des 20 000 jeunes inscrits à des programmes d'excellence.

Une formidable occasion d'émulation est ainsi perdue. Souhaitons qu'un des réseaux donne bientôt à ces athlètes une nouvelle chance de se faire connaître.

EN RAFALE: Oui, Fred Couples est encore capable de jouer du bon golf. Samedi, dans un tournoi du circuit des Champions présenté au Texas, il a réussi un «birdie» sur 6 des 7 premiers trous, en route vers une ronde de 62. Il a coiffé le championnat hier... La nouvelle sensation de la LNH est Ryan Nugent-Hopkins. Premier choix au repêchage en juin dernier, il a réussi un tour du chapeau samedi. Dans deux ans, les Oilers d'Edmonton redeviendront une puissance de la LNH... On n'a jamais autant parlé de l'Impact entre deux saisons. L'entrée de l'équipe en MLS est un événement excitant... Je ne me souviens pas d'une descente aux enfers aussi rapide dans le sport professionnel que celle des Red Sox de Boston. Il y a six semaines, ils étaient parmi les favoris pour remporter la Série mondiale. L'équipe s'est effondrée, le gérant Terry Francona et le DG Theo Epstein ont quitté l'organisation, et on sent qu'il y aura du roulement de personnel chez les joueurs...

Photo: Reuters

Si aucune entente ne survient demain dans le conflit de travail ans la NBA, il est peu probable qu'un accord soit conclu avant Noël, a prévenu David Stern, commissaire de la ligue.