Cette fois-ci, la Ville de Montréal assure qu'elle ne se fera pas avoir par la tempête. Néanmoins, il faudra au moins quatre jours avant que la neige soit entièrement déblayée dans les rues de la région métropolitaine. Cinq si les précipitations atteignent 30 cm aujourd'hui.

Les cols bleus sont à l'oeuvre depuis mecredi matin pour venir à bout de cette première bordée de neige de l'hiver. Les entrepreneurs aussi. Et au centre-ville, on a épandu des abrasifs sur les trottoirs aux aurores, a affirmé le chef des opérations de déneigement, Yves Girard, mercredi matin.Selon la Ville, environ 200 appareils d'épandage circulaient déjà dans les rues de Montréal mercredi matin. Le nombre d'appareils de déneigement a grimpé à 1000, à midi, la moitié conduits par des cols bleus, le reste par des entrepreneurs privés. On donne priorité à 15 axes, dont 10 voies réservées aux transports en commun.

Au total, 3000 employés seront à l'oeuvre aujourd'hui, a-t-on aussi assuré à la Ville. Le chargement de la neige devrait commencer graduellement, aujourd'hui, avec en priorité le centre-ville. Afin d'y parvenir, plus de 2000 appareils de déneigement et de chargement sont sur le terrain.

Pour l'instant, on dispose du même nombre de dépôts à neige, soit une trentaine, en plus de la carrière Saint-Michel. Mais la Ville souhaite augmenter la capacité des dépôts à neige au cours de 2010.

«Cette opération de déneigement, qui est la première de l'hiver, va très bien se dérouler, a affirmé M. Girard, mercredi, lors d'un point de presse à l'angle des rues Viger et Sanguinet. Ce n'est pas comme l'hiver dernier, au cours duquel nous n'avions pas prévu les précipitations à l'heure de pointe. Cette fois, la police est présente pour assurer la sécurité dans les rues.»

La flamme olympique

Au centre-ville, où il y a 520 km de rues et de trottoirs à déneiger, 170 cols bleus et entrepreneurs ont été déployés. L'arrondissement a acheté de l'équipement neuf, dont deux souffleuses à trottoir et trois appareils d'épandage d'abrasifs. Les cols bleus devront par ailleurs s'attarder à rendre «nickel» le Vieux-Montréal, où la flamme olympique doit passer ce soir à 18h.

«Une attention particulière est accordée au déblaiement des trottoirs, a ajouté le porte-parole de Ville-Marie, Jacques-Alain Lavallée. La direction des travaux publics a choisi comme recette, pour cette tempête, un mélange 50-50 de gravier et de sel. D'habitude, le ratio est de neuf parties de gravier pour une partie de sel.»

Le Plateau enneigé

Dans le Plateau-Mont-Royal, où une nouvelle politique prévoit qu'il n'y aura pas de chargement de neige les week-ends s'il y a moins de 15 cm au sol, les cols bleus étaient à l'oeuvre pour déblayer les rues, mercredi, vers 9h30. Une cinquantaine d'appareils de déneigement devaient entreprendre le chargement ce matin vers 7h. Le nouveau maire du Plateau, Luc Ferrandez, du parti de Richard Bergeron, Projet Montréal, n'a pas rappelé La Presse pour exposer sa vision de la première tempête sous sa direction.

Tout comme l'an dernier, la Ville de Montréal a mis gratuitement à la disposition des automobilistes 6200 places de stationnement, de 18h à 7h, lors des opérations de chargement. Un remorquage en zone de déneigement peut coûter près de 200$.

LE COÛT D'UNE TEMPÊTE

En 2009, le coût moyen d'une tempête qui laisse 20 cm de neige au sol est de 17 millions de dollars: 1 million pour le déblaiement, 14 millions pour le chargement et 2 millions pour l'élimination.

Budget annuel moyen en quatre étapes

Étape 1> Épandage: 27,2 millions

Étape 2> Déblaiement: 13,6 millions

Étape 3> Chargement: 81,6 millions

Étape 4> Élimination: 13,6 millions

Total : 136 millions