Avant même que le Bixi ne roule dans les rues de la métropole, plusieurs villes dans le monde songent à importer le concept montréalais, dont Londres, Toronto et Lisbonne. Minneapolis a même déjà conclu une entente en ce sens avec Montréal.

Selon les informations obtenues par La Presse, la Ville de Minneapolis a déjà choisi d'implanter sur son territoire le concept Bixi, mais elle attend de trouver le financement avant de parapher un contrat officiel avec Stationnement de Montréal, propriétaire du brevet.

 

Parallèlement, des négociations se poursuivent avec de grandes villes européennes et américaines, qui ont récemment lancé des appels d'offres pour se doter, elles aussi, d'un réseau de vélos en libre-service.

Le brevet du Bixi a ainsi été proposé à Toronto, New York et Los Angeles, à la demande de ces dernières ou à l'initiative de Montréal. Il a aussi réussi à franchir la présélection à Lisbonne et à Boston, tandis qu'il fait partie des cinq entreprises finalistes à Londres.

«Si le Bixi est retenu dans ces villes, cela nous permettra d'augmenter l'offre ici même à Montréal, en plus de réduire les coûts du réseau», a indiqué Alain Ayotte, vice-président de Stationnement de Montréal. Les villes qui importeront le concept Bixi devront payer Stationnement de Montréal pour avoir le droit d'utiliser le brevet.

Le Bixi étant fortement inspiré du vélo'v de Lyon et, dans une moindre mesure, du Vélib' de Paris, pourquoi des villes voudraient-elles débourser pour utiliser le Bixi? En raison de certaines des caractéristiques novatrices de ce vélo conçu par le designer Michel Dallaire, explique Alain Ayotte.

Beaucoup plus robustes que leurs cousins de Lyon et de Paris, les vélos sont moins susceptibles d'être vandalisés, par exemple. Alimentées par des panneaux solaires, les stations s'installent en 20 minutes, alors qu'ailleurs, les vélos doivent être reliés par des câbles électriques souterrains. Le design unique du Bixi le rend moins intéressant aux yeux des voleurs.

«Il y a plusieurs demandes d'information et de participation (à des appels d'offres) qui nous sont faites, a confirmé hier André Lavallée, responsable du transport à la Ville de Montréal. Cela n'est pas étranger à la nomination du Bixi parmi les meilleures inventions du Time et des Edison Awards.»

Cet intérêt survient au moment où, un peu partout dans l'île, sont installées les toutes nouvelles stations qui accueilleront les vélos Bixi dès mardi prochain, le 12 mai. La moitié des 300 stations et des 3000 vélos seront alors disponibles. Le reste devrait être déployé d'ici la fin du mois.

Le maire de Montréal, Gérald Tremblay, a d'ailleurs invité les journalistes à l'installation de la station de l'hôtel de ville, hier. «Le Bixi est une conception et une technologie québécoise brevetée que nous pouvons exporter en Amérique du Nord», s'est-il réjoui.

Conçu par Michel Dallaire, le Bixi a été construit en collaboration avec l'entreprise du Saguenay Devinci ainsi qu'avec Rio Tinto Alcan. Il s'agira du cinquième réseau en importance en libre-service, après ceux de Paris, Lyon, Barcelone et Shanghai.

Hier, André Lavallée a réagi aux critiques liées au prix du Bixi, dont un abonnement annuel se détaille 78$. Il a fait remarquer que la location d'un vélo pour une heure, à l'entrée de Central Park à New York, coûtait plus de 15$. Pour l'heure, le Bixi compte environ 600 abonnés.