La Chine a suspendu ses exportations aux États-Unis de terres rares, un minerai vital pour l'industrie, qui s'en sert pour produire du métal, afin de manifester son mécontentement à l'égard d'une enquête ouverte par Washington, rapportait mardi soir le New York Times.

Pékin a discrètement décidé cette semaine d'appliquer cette mesure afin de protester contre une enquête des États-Unis sur des soupçons de subventions illégales versées au secteur chinois de l'industrie verte, affirme le quotidien américain de référence.

«L'embargo est en train d'être étendu» au-delà du Japon, écrit le journal new-yorkais, qui cite un industriel américain dont l'identité n'a pas été divulguée.

Les industriels japonais ont indiqué que Pékin avait usé de ce moyen de pression le mois dernier afin de dénoncer l'arrestation, par Tokyo, du capitaine d'un chalutier chinois qui naviguait dans des eaux que se disputent les deux pays. Le marin avait finalement été libéré.

La Chine a assuré mardi que ses exportations de terres rares vers le Japon n'avaient pas cessé.

Les principales entreprises américaines et japonaises utilisent ce minerai pour produire un large éventail de produits allant des baladeurs numériques aux véhicules hybrides. La Chine détient plus de 95% du marché mondial.

L'enquête qui aurait causé le mécontentement de la Chine a été ouverte vendredi dernier. Elle porte sur des centaines de milliards de dollars qu'aurait versé Pékin à des entreprises spécialisées dans les technologies vertes afin d'assoir la domination chinoise sur ce secteur en forte croissance.

L'ouverture de cette enquête fait suite à une pétition remise aux autorités américaines par le syndicat américain des travailleurs de l'acier (United Steelworkers), selon qui Pékin contrevient ainsi aux règles de l'Organisation mondiale du commerce.

La Chine a réfuté ces accusations, de même qu'elle a nié un tel embargo, et accusé en retour Washington de subventionner son propre secteur des technologies vertes.