Les femmes du Zimbabwe sont à nouveau sous la menace de subir des viols de masse lors de prochaines campagnes électorales, comme cela a été le cas en 2008, a averti l'ONG AIDS-Free world, qui a appelé mercredi la communauté internationale à intervenir.

«Si la communauté internationale ne fait rien maintenant, cela va se produire de nouveau», a déclaré aux journalistes Shonali Shome, conseillère juridique de l'ONG, en marge de la Conférence mondiale sur le sida à Vienne.

AIDS-Free world a publié en décembre dernier un rapport montrant que les milices du président zimbabwéen Robert Mugabe ont visé les femmes de l'opposition, qualifiées de «marionnettes de (Morgan) Tsvangirai» le chef de l'opposition, dans une campagne de viols massifs destinée à influencer l'issue du vote.

L'ONG a recueilli les témoignages de 70 femmes, qui ont identifié 241 hommes auteurs d'un total de 380 viols. Il s'agit seulement d'une petite partie de la réalité, puisque de nombreuses femmes refusent, par peur ou par scepticisme quant à son utilité, de témoigner, selon ce rapport.

«Cela ne fait aucun doute que Mugabe a ses jeunes miliciens et ses vétérans et qu'ils sont prêts à recommencer, et le monde reste silencieux. Comment est-ce possible qu'il s'en tire ainsi?», s'est indigné le co-directeur d'AIDS-Free world, Stephen Lewis.

Les violeurs jouissent de l'impunité dans leur pays, aucun d'entre eux n'a jusqu'à présent été jugé, indique l'association.

AIDS-Free world en a appelé mercredi au Conseil de Sécurité de l'ONU pour qu'il intervienne contre le régime de Mugabe, mais aussi à d'autres organisations internationales, comme l'Union Africaine (UA) ou la Communauté de développement d'Afrique australe