Vingt-sept personnes ont été inculpées en Chine pour leur implication dans le scandale du lait contaminé à la mélamine qui a rendu malade plus de 50 000 enfants, ont annoncé mardi les médias officiels, alors que d'autres pays faisaient état de nouveaux produits contaminés.

Ces 27 inculpés font partie d'un groupe de 36 personnes interpellées dans la province du Heibei (nord) au cours de l'enquête visant le groupe laitier Sanlu, principale compagnie incriminée, qui avait reconnu le 11 septembre que son lait en poudre maternisé contenait de la mélamine, substance toxique utilisée dans les résines et les colles.Depuis, 21 autres compagnies ont été mises en cause et la gamme de produits touchés s'est largement étendue à toutes sortes d'aliments contenant du lait.

Lundi, l'agence Chine Nouvelle avait fait état de 22 personnes détenues, toutes impliquées dans la fabrication et la vente de mélamine et son adjonction au lait.

Le bilan officiel, qui n'a pas été actualisé depuis le 22 septembre, faisait état de quatre bébés morts des suites de problèmes rénaux dus à la mélamine, alors qu'environ 53.000 jeunes enfants sont tombés malades. Cinq enfants sont également tombés malades à Hong Kong, un à Macao, ainsi que quatre personnes à Taïwan.

La mélamine, produit chimique, fait mensongèrement apparaître plus élevé le taux de protéines du lait et est notamment utilisé pour masquer le fait que le lait a été coupé avec de l'eau.

Les centres de collecte du lait semblent être au coeur de ce trafic et font l'objet actuellement de vastes contrôles dans tout le pays, selon la presse officielle qui précise que les autorités ont lancé une réforme de ces centres, pour lesquels aucune autorité de surveillance n'existe depuis leur mise en place ces dernières années.

Selon les enquêteurs, la mélamine en question aurait été produite dans des usines clandestines.

Par ailleurs, les autorités de Hong Kong, de Singapour, de Corée du Sud et du Bangladesh ont annoncé mardi de nouvelles découvertes de mélamine dans des produits alimentaires.

Le géant anglo-néerlandais de l'agroalimentaire Unilever a rappelé plusieurs produits d'une gamme de poudre de thé au lait de la marque Lipton à Hong Kong et à Macao, après la découverte de mélamine dans quatre d'entre eux, selon un communiqué de l'entreprise. On ignorait si ces produits ont été fabriqués en Chine.

Aux Pays-Bas, l'autorité de contrôle sanitaire (VWA) a annoncé mardi la découverte de traces de mélamine dans des biscuits chinois dont la vente a été interdite. Il s'agit de deux sortes de biscuits de la marque Koala, vendus dans des magasins chinois aux Pays-Bas.

Le Centre de sécurité alimentaire du territoire chinois a également annoncé la découverte de mélamine dans trois autres marques de gâteaux et de biscuits, qui vont toutes être retirées de la vente.

Les autorités sud-coréennes ont déclaré de leur côté mardi avoir trouvé de la mélamine dans deux produits chinois importés, ce qui porte à six le nombre de produits concernés dans ce pays.

A Singapour, l'Autorité agroalimentaire et vétérinaire (AVA) a fait savoir que des traces de mélamine avaient été découvertes dans des confiseries et des biscuits salés contenant tous deux du lait.

Ces découvertes portent à dix le nombre de produits importés de Chine par Singapour, où la substance chimique a été détectée.

Mardi également, le Bangladesh avait annoncé avoir découvert de la mélamine dans du lait en poudre importé de Chine déjà interdit à la vente.

Enfin, le groupe américain Heinz a décidé mardi de ne plus utiliser de lait en provenance de Chine dans ses produits vendus en Chine continentale et à Hong Kong, à la suite de la découverte vendredi de traces de mélamine dans des produits pour bébé commercialisés à Hong Kong.

La Chine se débat dans ce scandale qui a touché de nombreux pays à travers le monde et a entraîné des interdictions ou des restrictions d'importation de ses produits laitiers dans des dizaines de pays, dont les Etats membres de l'Union européenne.