Les opérations de l'OTAN en Libye seront dirigées par un... Saguenéen. Le lieutenant-général Charles Bouchard, originaire de Chicoutimi, a été désigné par l'Alliance atlantique pour prendre le commandement de la campagne libyenne.

Le Québécois aura pour mandat de faire respecter la zone d'exclusion aérienne et de mettre en oeuvre une mission de protection des civils libyens, a indiqué vendredi un responsable de la Maison-Blanche. Il travaillera de concert avec les commandements navals et aériens.

Charles Bouchard est actuellement en poste à Naples, en Italie, auprès du commandement de forces interarmées de l'OTAN. Son rang équivaut à celui d'un général trois étoiles américain. Avant de se joindre à l'OTAN en octobre 2009, il a été commandant adjoint du NORAD, le Commandement de la défense aérospatiale de l'Amérique du Nord.

Aujourd'hui quinquagénaire et père de trois enfants, Charles Bouchard a fait ses premiers pas dans le monde militaire avec les cadets de l'air, dans les années 70. Il a ensuite étudié en sciences politiques à l'Université du Manitoba, puis s'est enrôlé dans les Forces armées canadiennes en 1974, obtenant deux ans plus tard son diplôme de pilote d'hélicoptère. Il a travaillé un peu partout dans le monde, dont aux États-Unis et en Allemagne.

Un père fier

«Je n'y crois pas encore!» a lancé le père du militaire, François Bouchard, rencontré vendredi soir par Le Quotidien de Saguenay. Charles Bouchard a pris contact avec son père pour lui annoncer la nouvelle, mais la télévision a été plus rapide que lui. Sans compter les nombreux appels que M. Bouchard a reçus dans les minutes suivantes. «Le téléphone a sonné toute la journée!»

«Ils l'ont présenté comme un militaire canadien, a poursuivi le père. Mais Charles, ce n'est pas seulement un Canadien, c'est un Québécois, un Saguenéen de la rue Lemieux à Chicoutimi. C'est un bon Bleuet de chez nous!»

De la coalition à l'OTAN

Jeudi, la coalition internationale a finalement trouvé un compromis pour transmettre le commandement de la mission libyenne à l'OTAN. L'Alliance atlantique prendra le contrôle de la zone d'exclusion aérienne et de l'embargo sur les armes. Par contre, la question de la protection des populations civiles n'est toujours pas réglée, puisque plusieurs pays membres de l'OTAN sont opposés aux bombardements au sol qui seraient probablement requis.

- Avec Le Quotidien, l'AFP et l'AP