La situation à la centrale nucléaire accidentée de Fukushima reste «imprévisible», a prévenu vendredi le Premier ministre japonais, Naoto Kan, deux semaines après le tsunami qui a gravement endommagé plusieurs réacteurs et provoqué des fuites radioactives.

«La situation reste très imprévisible. Nous travaillons à ce que la situation n'empire pas. Nous devons être extrêmement vigilants», a déclaré M. Kan lors d'une conférence de presse.

L'opérateur de la centrale, Tokyo Electric Power (Tepco) a reconnu vendredi que les opérations de refroidissement des réacteurs à l'aide de canons à eau et les travaux de rétablissement des pompes à eau électriques avançaient lentement en raison de la dangerosité du site, au lendemain de l'hospitalisation de deux ouvriers gravement irradiés.

Tepco a prévenu en outre que la cuve du réacteur 3 de la centrale, qui contient des barres de combustible, pourrait être endommagée.

M. Kan a par ailleurs exprimé «son respect envers tous ceux qui ont uni leur force pour faire face à la crise la plus grave vécue par le Japon depuis la guerre».

Le séisme et le tsunami du 11 mars qui ont provoqué des incidents à répétition à la centrale de Fukushima Daiichi (Fukushima N°1) ont fait 10 066 morts confirmés et 17 443 disparus, selon un bilan encore provisoire.

«Deux semaines après le désastre, j'aimerais demander à tout le monde de faire preuve de solidarité pour surmonter cette crise», a ajouté le chef du gouvernement de centre-gauche.

Le nord-est du pays a été dévasté par un immense tsunami. Le froid persistait vendredi dans cette zone, avec parfois de nouvelles chutes de neige, et les sauveteurs continuent d'inhumer des centaines de corps après leur identification par les familles.

Le gouvernement estime que la somme des dommages pourrait dépasser les 200 milliards d'euros (280 millions de CAN$) pour la troisième puissance économique mondiale, sans compter les perturbations pénalisant l'activité des entreprises et les conséquences de l'accident nucléaire.