Au moins sept personnes ont été tuées et une vingtaine d'autres blessées, hier, dans une série d'attaques dans le sud d'Israël, près de la frontière avec l'Égypte. Quelques heures plus tard, un raid israélien en réponse aux attentats a fait au moins six morts dans la bande de Gaza.

Dans une première attaque en milieu de journée, des tireurs ont mitraillé un autocar public qui se rendait à Eilat, station balnéaire particulièrement prisée des vacanciers israéliens.

Dans la même heure, un autobus et deux voitures ont été ciblés simultanément, notamment par une roquette antichar. Une bombe a aussi explosé près d'une patrouille militaire envoyée sur les lieux de l'attaque.

Sept assaillants ont été abattus dans un échange de tirs avec les soldats et les policiers israéliens, selon l'armée, qui parle de «plusieurs brigades de terreur», sans avancer de chiffres sur le nombre présumé d'attaquants.

En réponse aux attaques, l'armée israélienne a bombardé le sud de la bande de Gaza, près de la frontière égyptienne, dans un raid aérien. Au moins six personnes ont été tuées, selon les sources palestiniennes. La majorité d'entre elles seraient membres des Comités de résistance populaire, dont un responsable.

L'organisation radicale armée a appelé à une vengeance contre Israël.

Accusation

Le ministre de la Défense israélien a rapidement accusé des combattants de la bande de Gaza d'avoir mené les attaques, via la péninsule égyptienne du Sinaï. «L'attaque traduit l'affaiblissement du contrôle égyptien sur la péninsule du Sinaï et l'extension d'opérations terroristes ici. La source de ces actes de terreur est à Gaza et nous allons agir contre eux fermement», a déclaré Ehoud Barak.

Le mouvement islamique Hamas, qui contrôle la bande de Gaza, a nié être à l'origine des attaques, sans pour autant les condamner. L'Égypte a de son côté affirmé qu'aucun des assaillants n'était entré en Israël par son territoire. Mais la porosité de la frontière et l'absence de contrôle de l'armée égyptienne dans la région sèment le doute. Israël accuse les assaillants d'avoir quitté la bande de Gaza par sa frontière avec l'Égypte - plus facile à traverser que les points de contrôle israéliens autour du territoire -, pour ensuite s'introduire dans le pays par le sud.

Si plusieurs défenseurs de la cause palestinienne ont dénoncé la rapidité de l'accusation lancée contre des groupes de la bande de Gaza, le spécialiste du contre-terrorisme Ely Karmon ne serait pas étonné s'ils étaient impliqués.

«L'opération mise sur pied est complexe et sophistiquée, elle met en scène plusieurs cellules et des armes qui montrent qu'ils sont organisés et entraînés, dit le chercheur au Centre interdisciplinaire d'Herzliya. Il est possible que personne à Gaza ne soit impliqué, mais je serais surpris que ce soit seulement des jihadistes égyptiens [groupes islamistes radicaux]. Nous ne sommes pas leur cible principale et je ne crois pas qu'ils soient à ce point organisés.»

Les attaques d'hier sont les plus meurtrières en Israël depuis 2008.

Avec l'Agence France-Presse, Haaretz et Reuters

Deux roquettes ont été tirées de la bande de Gaza vers Israël après le lancement du raid aérien hier soir. Le «dôme de fer» israélien, une technologie récente pour les intercepter, a été déployé à Ashkelon, au sud de Tel-Aviv, selon l'armée. Le secrétaire général des Nations unies a mis en garde contre une nouvelle escalade de violence et a appelé chaque partie à la retenue. Avec l'AFP