Raymond Bachand, Bill Clinton, Lise Watier et Nancy Pelosi sont tous des baby-boomers âgés de plus de 60 ans, très actifs professionnellement, qui jouent toujours un rôle de premier plan dans notre société.

Ils ne sont pas les seuls. Courbe démographique oblige, on voit, et on verra, de plus en plus de rides et de tempes grises continuer à travailler au-delà de 60 ans. C'est une bonne nouvelle.

 

Comme le mentionnaient Claude Castonguay et Mathieu Laberge (un tandem qui illustre à merveille cette collaboration intergénérationnelle) dans leur rapport La longévité: une richesse, la société québécoise ne peut que bénéficier de cette force de travail sage et expérimentée.

Si les Québécois sont prêts à abandonner leur rêve de Liberté 55, c'est toute la population qui gagnera, et ce, pour plusieurs raisons.

La première, c'est que la poursuite d'activités professionnelles est excellente pour l'estime de soi. Claude Castonguay, le premier, l'a reconnu: il se sent utile, valorisé. Personne n'aime avoir l'impression d'être mis au rencart. Combien de retraités se sont sentis déprimés, isolés, coupés de leur réseau social après avoir cessé de travailler? Rester actif professionnellement et intellectuellement permet de combattre ce sentiment d'inutilité qui surgit chez certaines personnes en vieillissant.

La présence de «soixantenaires» sur le marché du travail est aussi excellente pour la santé économique de la province. Elle viendrait combler la pénurie de main-d'oeuvre qui se fera davantage ressentir au cours des prochaines années tout en contribuant à faire rouler l'économie.

Enfin, le travail des personnes âgées pourrait s'avérer une solution au problème complexe de la conciliation travail-famille. De plus en plus de jeunes mères et de jeunes pères sont à la recherche d'un milieu de travail flexible, avec des horaires atypiques. Ça tombe bien, les travailleurs âgés aussi. Ces derniers ne sont plus attirés par des semaines de 40 heures et plus, et cherchent plutôt un milieu de travail qui leur permettrait la conciliation travail-famille-loisirs. Leur arrivée en plus grand nombre sur le marché exercerait une pression plus forte sur les employeurs afin qu'ils s'adaptent aux nouvelles réalités démographiques. L'heure est désormais à la créativité dans les façons d'organiser le travail. En d'autres mots, papi et papa, même combat!

À la rencontre de Lévis, la semaine dernière, le premier ministre Jean Charest a demandé à ses ministres de proposer des mesures incitatives et des conditions susceptibles de faciliter l'intégration des personnes âgées au marché du l'emploi. C'est une excellente nouvelle. Leur présence sera bénéfique pour tout le monde.

nathalie.collard@lapresse.ca