Peu importent les promesses, il est certain que la taille, la complexité et l'appétit de l'État québécois ne diminueront jamais. À moins de faillite virtuelle, comme aujourd'hui en Grèce. Le sommet du denim d'il y a une semaine (les ministres du gouvernement Charest portaient ostensiblement des jeans...) sera plutôt vu un jour comme le sommet du déni. Les promesses de rigueur étatique y ont fusé. Accueillies par un scepticisme total et justifié.

Peu importent les promesses, il est certain que la taille, la complexité et l'appétit de l'État québécois ne diminueront jamais. À moins de faillite virtuelle, comme aujourd'hui en Grèce. Le sommet du denim d'il y a une semaine (les ministres du gouvernement Charest portaient ostensiblement des jeans...) sera plutôt vu un jour comme le sommet du déni. Les promesses de rigueur étatique y ont fusé. Accueillies par un scepticisme total et justifié.

Non, on ne parviendra pas à réduire durablement le nombre de ministères et organismes composant l'État.

En 1997 déjà, Québec avait annoncé qu'il le ferait. Il y en avait alors 204. Cinq ans plus tard, en 2002, on en comptait 205. Aujourd'hui, il y en a 217... un bouquet que Québec promet encore une fois d'émonder. Or, qui doute que, dans cinq ans, il y en aura non pas moins, mais davantage encore?

Non, on ne sera pas capable de contrôler durablement les dépenses de l'État.

Plusieurs l'admettent en invoquant les coûts du système de santé. Mais il y a d'autres facteurs. Par exemple, le nombre de programmes de subventions et d'aides diverses accessibles ici est de... 4800! Dont 1800 gérés par Québec! Et en supprimer un n'est facile qu'à la condition de le remplacer par un nouveau, plus généreux.

Non, on ne réussira pas à contenir durablement l'expansion de la fonction publique.

Se souvient-on du fameux «spécial deux pour un», un employé de l'État remplacé pour deux qui partent? Or, si leur nombre était de 59 000 (équivalent temps complet) en 1998, il était passé à 66 600 (ÉTC) en 2008. Depuis un an, même en pleine crise, les effectifs de la fonction publique ont augmenté.

Tout cela peut-il durer?

Comme en Grèce, peut-être, seul un manque de liquidités pourrait domestiquer la bête. Or, de plus en plus de Québécois ne paient pas d'impôt sur le revenu: leur nombre croît de presque 4% par année et dépasse les 2,2 millions. De sorte que le poids de l'État repose sur une proportion de moins en moins élevée de contribuables.

La solidarité de ceux-ci est-elle une ressource éternellement renouvelable?

Chose sûre, une agitation étatique toujours plus grande est nécessaire pour saigner l'éternel cochon de payant - voir le blogue de l'édito sur Cyberpresse. Entre 1999 et 2004, quelque 3050 emplois ont été créés pour percevoir des taxes et contrer l'évasion fiscale. Au ministère du Revenu, on embauche toujours davantage pour traquer les récalcitrants.

Ces «évadés» fiscaux sont-ils des milliardaires québécois de plus en plus nombreux, enterrant leur magot dans les Bahamas? Ou cette sorte de contribuables qui, au resto de l'État, se font toujours refiler l'addition et en éprouvent un sentiment croissant d'injustice?

Si la seconde réponse est la bonne, elle porte un message: attention, danger.