La convention collective de la NFL devait prendre fin à minuit, jeudi, mais la Ligue et l'Association des joueurs ont accepté de la prolonger de 24 heures.

Or, selon ce que rapportait le réseau ESPN, jeudi, les deux parties ne négocieront cependant pas ensemble lors de cette journée supplémentaire. Ils s'entretiendront plutôt séparément avec le médiateur fédéral, George Cohen, qui a assuré la supervision des négociations au cours des dernières semaines.

Toujours selon ESPN, l'Association des joueurs profitera également de ce délai afin d'étudier une nouvelle proposition de la partie patronale. Menée par DeMaurice Smith, l'Association aurait quant à elle fait quelques concessions au cours des derniers jours.

Smith et Roger Goodell, commissaire de la NFL, ont été au coeur de longues séances de négociations au cours des deux dernières semaines, à Washington. Plusieurs joueurs ont participé à ces rencontres, et certains propriétaires ont fait de même au cours des derniers jours, notamment John Mara (Giants de New York), Art Rooney (Steelers de Pittsburgh), Robert Kraft (Patriots de la Nouvelle-Angleterre) et Jerry Jones (Cowboys de Dallas).

«On remercie tous les amateurs de notre sport pour leur patience, alors qu'on travaille à régler ce dossier», a commenté Smith.

«On travaille le plus fort qu'on peut», a dit Goodell à sa sortie de la séance de négociation de jeudi.

Une garantie qui ne l'est plus

L'Association des joueurs a remporté une énorme victoire lorsque le juge fédéral David Doty a tranché en sa faveur dans le dossier des réseaux de télévision et de l'argent qu'ils devaient verser à la NFL, en 2011 - une décision qui a substantiellement diminué le pouvoir de négociation des propriétaires.

Selon l'entente qu'avait négociée la NFL avec les quatre grands réseaux américains qui diffusent ses matchs (CBS, ESPN, FOX et NBC), elle devait recevoir une somme de 4 milliards au cours de la prochaine saison même si aucun match ne devait avoir lieu.

En retour de cette garantie, la NFL aurait accepté une somme moins élevée qu'elle aurait pu obtenir, et Doty a jugé que c'était une tactique inacceptable et déloyale.

Ces 4 milliards devaient servir en partie à financer la dette de certaines des 32 équipes du circuit advenant un lock-out. Les propriétaires ne savent plus s'ils obtiendront cet argent, et c'est un revirement qui a convaincu plusieurs d'entre eux de mettre de l'eau dans leur vin.

La menace des joueurs de dissoudre leur Association afin de pouvoir contester le monopole de la NFL en cour fédérale est un autre facteur qui aurait refroidi les ardeurs des propriétaires. Les experts juridiques estiment que les joueurs remporteraient cette bataille devant les tribunaux, et Dieu sait ce qui en découlerait. Une autonomie totale pour tous les joueurs de la ligue?

Tom Brady, Peyton Manning et Drew Brees auraient tous accepté d'être des plaignants officiels dans un éventuel procès contre la NFL au sujet de la loi anti-monopole américaine, jeudi.

Les deux parties tentent d'éviter un premier conflit de travail dans la NFL depuis 1987. Après plusieurs mois de stagnation, les pourparlers se sont substantiellement intensifiés depuis quelques semaines.

Le partage des revenus

Les quatre grands enjeux à régler afin d'en arriver à une nouvelle entente demeurent les mêmes: le partage des revenus; une nouvelle structure salariale pour les recrues; l'ajout de deux matchs en saison régulière; et la bonification des pensions pour les joueurs retraités.

Le partage des revenus reste toutefois au coeur de la négociation, les deux côtés tentant de trouver la formule idéale afin de se diviser les 9 milliards de recettes annuelles.

Par ailleurs, le président américain Barack Obama a indiqué jeudi qu'il n'interviendrait pas dans le conflit, soulignant qu'il avait d'autres dossiers plus pressants à régler, dont la crise en Libye. Selon lui, les deux parties devraient être en mesure de trouver un terrain d'entente avec 9 milliards de revenus par année. Manifestement, ce n'est pas si simple.