Bon, ça y est, c'est reparti. On a passé l'été à espérer la venue du sauveur Sundin, et voilà que maintenant, on espère la venue d'un autre sauveur. Sauf que cette fois-ci, le sauveur n'est pas suédois, mais bien slovaque.

Son nom? Marian Gaborik.

Ça vaut ce que ça vaut, mais on n'a qu'à faire « Gaborik « et « Canadiens « sur Google pour voir le nombre de rumeurs qui circulent à ce sujet. Certains écrivent des sottises - Gaborik tout de suite pour Higgins, Plekanec et Komisarek? Euh, pas vraiment. D'autres par contre écrivent des trucs qui font réfléchir. Ainsi, un quotidien du Minnesota a laissé entendre récemment que Doug Risebrough, le DG du Wild, aurait déjà commencé à offrir les services de son talentueux attaquant. À ce qu'il paraît, Bob Gainey serait parmi les intéressés. À ce qu'il paraît.

 

On connaît déjà les problèmes de Gaborik au Minnesota. En gros, ça se résume à ceci : monsieur se dit sous-payé (il touche 7,5 millions cette saison), et il veut plus d'argent. Fâcheuse situation, mais bon, ça arrive. L'ennui, c'est que les patrons du Wild ne sont pas d'accord. En fait, les patrons du Wild lui ont déjà offert un juteux contrat de 10 ans à plus de 8 millions par saison. Mais monsieur a dit non.

Évidemment, le principal intéressé a affirmé qu'il adore le Minnesota et qu'il ne veut pas partir, mais comme on le sait, ce genre de déclaration d'amour est souvent suivi par un déménagement rapide. S'il fallait dresser la liste des joueurs qui ont dit adorer Montréal, mais qui ont fini par aller voir ailleurs, on aurait besoin d'un cahier de 30 pages.

Pour ajouter un peu de piquant à l'histoire, Gaborik et le Wild ont fait savoir qu'ils souhaitaient en arriver à une entente... avant l'ouverture de la saison régulière. Pas de chance, la saison régulière est bel et bien commencée, et toujours pas d'entente à l'horizon.

Tout ça est bien assez pour alimenter la grosse machine à rumeurs montréalaise. Au premier coup d'oeil, c'est vrai que le Canadien pourrait s'avérer un acheteur de choix pour le Wild. Les DG Risebrough et Gainey sont de vieux amis, le Canadien regorge de jeunes joueurs dignes d'intérêt, et le Wild va probablement essayer de refiler son employé mécontent à une équipe de l'Est.

Mais il y a une question à laquelle il faudrait commencer par répondre : honnêtement, le Canadien a-t-il besoin de Marian Gaborik? Me semble que la réponse est un gros non.

Voyons un peu. Gaborik est un ailier droit. Si on l'amène au Centre Bell avec ce gros salaire-là, ce sera pour qu'il joue au sein du premier trio. Mais un certain monsieur Kovalev occupe déjà cette place. Problème...

On dit aussi que Gaborik aime bien se comporter en diva. Ça tombe bien mal, puisque l'esprit d'équipe est justement l'une des grandes forces du Canadien. Peut-on sérieusement prendre le risque de briser ce bel esprit avec un joueur qui pense à lui un peu trop souvent? Sans doute pas.

Il y a la question santé. Monsieur a bel et bien disputé 77 matchs la saison dernière, mais avant ça, c'était 48. Et voici qu'on le dit aux prises avec des petites blessures « dans le bas du corps «. Il va disputer combien de matchs cette saison, le Marian? Seul son coiffeur le sait.

Cela dit, le problème principal est d'ordre financier. L'incontournable plafond salarial est un obstacle de taille, mais il y a aussi que Bob Gainey, depuis son arrivée au Centre Bell, ne fait pas trop de folies avec l'argent de George Gillett (pas qu'il n'ait pas été tenté, remarquez...). Si Marian Gaborik ne veut pas d'une offre de 10 ans pour plus de 8 millions de dollars par saison, il veut quoi, alors? Probablement trop d'argent au goût de Bob Gainey.

Non, vraiment, le Canadien n'a pas besoin de ce gars-là. L'équipe est solide. L'esprit de corps est bon. La relève semble assurée. Pour toutes ces raisons, il serait imprudent de tout chambouler pour un joueur qui suscite autant d'inquiétudes. Et pour un joueur qui, de toute évidence, a déjà hâte au 1er juillet 2009.