Les directeurs généraux de la LNH sont de plus en plus menottés. Une fois encore, en cette journée limite des échanges, on parle davantage de ceux qui n'ont pas changé de camp plutôt que de ceux qui porteront désormais un nouvel uniforme.

Le plafond salarial, les contrats garantis, les clauses de non-échange rendent le travail des hommes de hockey difficile.

Un seul échange majeur a été fait: celui qui a envoyé Dustin Penner aux Kings de Los Angeles en retour de l'espoir Colten Teubert, un choix de première ronde et un choix à être confirmé.

Toutes les conditions étaient réunies pour que cette transaction se matérialise. Les Oilers d'Edmonton étaient clairement vendeurs et les Kings, des acheteurs avoués. Les Kings détenaient une banque d'espoirs intéressants et surtout de l'espace au sein de la masse salariale.

Penner ne détenait en outre pas de clause de non-échange, mais son amoureuse réside à Los Angeles, donc il aurait accepté ce déménagement avec joie si on le lui avait demandé.

Sinon, Brad Richards, qui détient une clause de non échange, est toujours à Dallas aujourd'hui. La commotion cérébrale dont il souffre a sûrement compliqué les choses, tout comme la gourmandise du DG des Stars, Joe Nieuwendyk.

Paul Stastny et John-Michael Liles, de l'Avalanche du Colorado, étaient sur le marché, mais ils sont restés à Denver. Ales Hemsky, Tomas Vokoun, Chris Phillips, Chris Neil, Michael Ryder, Jean-Pierre Dumont n'ont pas bougé non plus.

Il y a bien eu plusieurs transactions dans les jours qui ont précédé la date limite. Dans plusieurs cas, on a pu observer les effets pernicieux des clauses de non-échange.

Le capitaine des Blues de St.Louis, Eric Brewer, n'a presque rien coûté au Lightning - un choix de troisième ronde et un espoir de deuxième ordre - parce qu'il acceptait d'être échangé à Tampa seulement. Le DG des Blues n'avait aucun pouvoir de négociations. Idem pour Bryan McCabe, qui a coûté à peu près la même chose aux Rangers de New York.

Dans ce contexte, il est étonnant de constater que les Bruins aient offert Joe Colborne, un choix de première ronde et un choix à être déterminé plus tard pour Tomas Kaberle, qui tenait à se retrouver à Boston. Remerciement pour faveurs rendues dans le dossier Phil Kessel?

L'instauration du plafond salarial devait procurer un certain équilibre entre les clubs et une certaine parité s'est établie depuis le lock-out. Ça n'a pas empêché des équipes de procéder à des ventes de débarras sauvages.

Les Panthers de la Floride, par exemple, se sont débarrassés du défenseur Bryan Allen, qui avait été acquis dans l'échange de Roberto Luongo, contre Sergei Samsonov. Allen a encore un an de contrat à 3,1 millions tandis que celui de Samsonov vient à échéance le 1er juillet. Ils ont aussi liquidé Dennis Wideman, pourtant acquis en retour de Nathan Horton, pour une bouchée de pain, c'est-à-dire un choix de troisième ronde et un obscur espoir des Capitals de Washington.

Les Sénateurs d'Ottawa commencent à perdre de l'argent et on a vidé le club. Au moins, Bryan Murray a pu obtenir des choix intéressants au repêchage.

Les Blue Jackets de Columbus, pourtant encore dans la course pour une place en séries, ont réclamé le vieillissant défenseur Craig Rivet des Sabres de Buffalo afin de se débarrasser du salaire de Rostislav Klesla, à qui ils auraient eu à payer 2,9 millions en moyenne pour les deux prochaines années.

En bref, les transactions ont de moins en moins de connotations sportives. Les DG ne peuvent plus vivre sans leur calculatrice.

Plusieurs fans du Canadien espéraient la transaction miraculeuse. Elle n'existe plus, à moins d'hypothéquer sérieusement son avenir, ou d'obtenir un coup du sort très favorable. Pierre Gauthier a fait ses emplettes plus tôt: trois défenseurs d'expérience - James Wisniewski, Brent Sopel et Paul Mara -, deux potables sur trois. Les Red Wings de Detroit n'ont pas bougé. Ni les Sharks de San Jose ni les Predators de Nashville. Les Flames de Calgary à peine. Ça ne veut pas dire qu'ils en souffriront au printemps.

En 2007, TSN avait interviewé Brian Burke en le présentant comme le grand perdant du jour à la date limite des transactions parce qu'il n'avait pu faire aucun échange. Quelques mois plus tard, ses Ducks d'Anaheim remportaient la Coupe Stanley...