À l'époque où ils jouaient ensemble avec les Kings de Los Angeles, Michael Cammalleri avait appelé Tom Kostopoulos et s'était fait passer pour Marc Crawford, nouvellement embauché comme entraîneur-chef.

Cammalleri l'avait fait marcher ainsi durant une dizaine de minutes.

Kostopoulos, reconnu comme l'un des grands farceurs de la LNH, a pris sa revanche lorsque l'ancien ailier du Canadien a été rapatrié par les Flames de Calgary, le 12 janvier. Il lui a acheté un petit tabouret avec le numéro 93 dessus et l'a placé devant le casier de son nouveau coéquipier.

«Je me suis dit qu'il pourrait être debout là-dessus lorsqu'il s'adresse aux médias étant donné qu'il est petit», a expliqué Kostopoulos, qui a lui-même porté les couleurs du Tricolore de 2007 à 2009.

Plus sérieusement, Kostopoulos a constaté que Cammalleri n'avait pas besoin de se surélever pour parler à ses nouveaux coéquipiers. L'homme qu'il a retrouvé à Calgary est bien différent de celui qu'il avait connu à Los Angeles.

«C'est bien plus un leader aujourd'hui, a dit Kostopoulos. On sent sa présence dans le vestiaire. Ça a toujours été un marqueur, et je me souviens de lui comme d'un gars qui se préoccupait surtout de son jeu. Or, je le vois aller maintenant, il aide les jeunes joueurs, il dit ce qui a besoin d'être dit et n'a pas peur d'exprimer ses opinions.

«Ses premiers jours avec nous m'ont ouvert les yeux. C'est plaisant de voir le changement.»

Un acte manqué

Si c'est vrai que Cammalleri est devenu davantage un joueur d'équipe avec les Flames, ceux-ci le manqueront d'autant plus, mardi soir, alors que l'attaquant de 31 ans ratera le rendez-vous face au Canadien en raison d'une blessure au haut du corps.

Cammalleri a été atteint à la pomme d'Adam par une rondelle, vendredi soir, mais a quand même pu affronter les Stars de Dallas, dimanche. Selon l'entraîneur Brent Sutter, c'est une blessure subie face aux Stars - et non les effets de cette rondelle à la gorge - qui explique pourquoi il ratera le rendez-vous face à son ancienne formation.

Un coup de coude que lui a asséné Sheldon Souray tout près de la tête, en troisième période, pourrait être en cause, même si Cammalleri a été en mesure de terminer la rencontre.

Voilà tout un acte manqué car ses retrouvailles avec le Tricolore promettaient d'être l'un des moments-phares du voyage du CH dans l'Ouest.

«Il y a toujours plus d'adrénaline et d'émotion lorsqu'on affronte son ancienne équipe pour la première fois, surtout lorsque c'est une formation avec laquelle on a signé un contrat à long terme et avec laquelle on s'attendait à rester pour un bout de temps», a indiqué Alex Tanguay, un autre ancien du CH.

«En tant qu'équipe, on aurait pu se nourrir de ce genre d'émotion.»

Cammalleri a disputé 21 matchs depuis son arrivée à Calgary, amassant six buts et 11 points. Il surfait néanmoins sur une petite séquence après avoir inscrit un point dans chacun des trois derniers matchs.

Brent Sutter a parlé d'une inévitable période d'adaptation que Cammalleri a dû traverser en arrivant à Calgary.

«Ça lui a pris du temps à s'ajuster, mais il semble avoir retrouvé ses repères depuis qu'on l'a placé au centre», a observé le coach.

Plus engagé au centre

À l'instar du Canadien, les Flames manquent depuis des années une vedette offensive au centre du premier trio. Sutter s'est résolu à employer Cammalleri entre Tanguay et Jarome Iginla, mais a laissé entendre que sa présence au centre n'était pas coulée dans le béton à plus long terme.

«On entend parler depuis des années qu'on a besoin d'un autre centre sur l'un de nos deux premiers trios, mais Mike, qui n'avait pas joué au centre depuis la Ligue américaine, s'est amené et a très bien joué pour nous», a soutenu Tanguay.

Sutter se réjouit du fait que Cammalleri a davantage le contrôle de la rondelle en zone neutre et qu'il peut ainsi créer plus de jeux.

«Il me semble plus engagé en tant que joueur de centre, a-t-il insisté. Il apporte un bon soutien à nos défenseurs et ça nous a été salutaire parce qu'on avait besoin d'un gars comme lui lorsque nos joueurs de centre se sont mis à se blesser.»