La skieuse canadienne Sarah Burke, victime d'un grave accident à l'entraînement, le 10 janvier à Park City en Utah, a succombé à ses blessures jeudi sans jamais avoir repris connaissance. Les médecins du Centre hospitalier de l'Université de l'Utah ont expliqué que son cerveau avait subi des dommages irréversibles lors de l'arrêt cardiaque survenu immédiatement après l'accident.

Pionnière du ski acrobatique en «superpipe» (demi-lune), l'Ontarienne de 29 ans avait remporté les premiers championnats du monde de sa discipline, en 2005, ainsi que plusieurs épreuves dans le cadre des X Games.

Très médiatique, considérée comme l'icône féminine du ski acrobatique, elle avait été parmi les lobbyistes les plus actives afin que sa discipline soit intégrée au programme olympique. Les premières épreuves officielles auront lieu en 2014 aux Jeux de Sotchi.

Dans un communiqué, son mari Rory Bushfield (skieur lui aussi) et sa famille ont exprimé leur gratitude à tous ceux qui ont manifesté leur soutien depuis le 10 janvier.

Le directeur général de l'Association canadienne de ski acrobatique, Peter Judge, a souligné: «Sarah a vraiment défini son sport et contribué comme aucune autre à son développement. Elle était un modèle pour tous nos skieurs et pour tous les Canadiens.»

À Lake Placid, où ils venaient d'obtenir un résultat d'ensemble remarquable, les membres de l'équipe canadienne de bosses et leurs proches ont été informés de la mort de Burke quelques minutes avant la publication du communiqué officiel.

«Je ne la connaissais pas personnellement, mais moi et mes soeurs avons grandi en suivant ses exploits et elle était l'une de nos héroïnes», a expliqué Maxime Dufour-Lapointe, l'ainée d'une famille de trois skieuses membres de l'équipe nationale.

«C'est un gros choc. Ça nous force à relativiser bien des choses, mais aussi à réaliser qu'on était chanceux d'être ici aujourd'hui, de pouvoir en parler. Son exemple va rester avec nous pour nous, mais sa présence sera regrettée.» François Marquis, dont le fils Philippe a pris la troisième place de l'épreuve de Coupe du monde, est orthopédiste et connaissait la gravité de la situation. «Ça nous rappelle que le ski acrobatique comporte une part de risque, a-t-il noté, mais les accidents ne causent habituellement que des blessures mineures.

«Les skieurs sont des professionnels, bien encadrés. Ils sont conscients des risques et prennent toutes les précautions. Comme parent, c'est toujours énervant de les voir en piste, mais nous devons leur faire confiance.»

David Mirota, directeur de la haute performance à Ski Acrobatique Canada, a noté: «Les athlètes des différentes disciplines du ski acrobatique ne se côtoient pas beaucoup, mais tout le monde connaissait Sarah. Elle était toujours positive, toujours enjouée».

Burke s'entraînait pour les prochains X Games, dont elle était encore la favorite en «superpipe». La compétition s'amorcera plutôt la semaine prochaine au Colorado en deuil de sa reine.

Photo: AFP

Sarah Burke était considérée comme l'icône féminine du ski acrobatique.