Les gens qui lisent mon blogue le savent, j'aime bien le tennis féminin. Mais je l'aimerais encore davantage si les joueuses n'avaient pas (presque) toutes l'air de sortir du même moule.

«Elles jouent toutes comme toi», avait lancé, frustrée, Martina Navratilova à sa grande rivale de jadis, Chris Evert. Disons que la plupart ressemblent aujourd'hui à une Evert qui aurait pris des centimètres et du muscle. Revers à deux mains solide, coup droit puissant, elles restent scotchées sur la ligne de fond, craignant de s'approcher du filet comme s'il y avait risque d'électrocution.

Je regardais Victoria Azarenka disputer une place en quart de finale à Na Li, jeudi. Si la première n'avait pas été une blonde slave et la seconde, une brunette chinoise, on aurait pu croire qu'il n'y avait sur le court qu'une joueuse, s'escrimant devant un miroir. Plusieurs matchs m'ont laissé le même effet, un peu monotone. Les filles sont fortes, rapides, bien entraînées, et au surplus bien coiffées, mais on bâille un peu.

Car ce qui fait l'intérêt du tennis, c'est en bonne partie l'opposition des styles. Encore faut-il qu'il y en ait deux. C'est pour cette raison, je crois, que la rencontre opposant Kim Clijsters à Bethanie Mattek-Sands a été la plus passionnante du tournoi. L'excentrique Américaine a désarçonné la sage Belge par ses amorties, ses lobs et ses montées au filet, entrecoupés de revers secs et de quelques as. Il y avait là une stratégie audacieuse, malheureusement trop rare, qui a étonné et ravi le public. On en redemande.