Depuis des années déjà, Montréal traîne la réputation d'être LA ville où le tennis féminin est presque aussi populaire que le masculin. Malgré les blessures, les forfaits de dernière minute, les défaites hâtives des favorites, le public a toujours répondu avec enthousiasme.

La présence d'excellentes joueuses québécoises, Aleksandra Wozniak et Stéphanie Dubois en particulier, a permis d'attirer de bonnes foules en début de semaine et la passion du public montréalais pour le tennis a fait le reste.

Cela dit, ces succès répétés ont créé avec les années un dangereux sentiment d'invulnérabilité autour du tournoi. Pas nécessairement au sein de la petite équipe qui gère l'événement avec Eugène Lapierre, mais tout autour et particulièrement chez certains partenaires, Tennis Canada et l'Association des joueuses (WTA) notamment.

Au début de la semaine encore, des représentants de la version torontoise de la Coupe Rogers notaient que la Ville Reine se serait joliment «cassé la gueule» si elle avait eu à présenter le tournoi dans les conditions rencontrées cette année à Montréal.

Comme si Lapierre et son équipe allaient encore réussir un miracle. Et n'eût été le week-end à pluvieux, ils y seraient sans doute parvenus.

En un sens toutefois, cette pluie aura été «providentielle».

En enlevant à Montréal une partie de son aura, elle exposera les lacunes du tournoi féminin par rapport au tournoi masculin. La WTA y perdra un atout de marketing et devra trouver de vraies solutions. Tennis Canada devra oublier toutes velléités de réserver le tournoi masculin à Toronto.

Et même ici, on devra faire un peu plus attention à ce public fidèle.