Avec ses 33 000 km de sentiers balisés réservés à la motoneige, ses 4500 bénévoles qui les entretiennent et ses 208 clubs de motoneigistes, le Québec est incontestablement un paradis pour la motoneige.

Deux vieux adeptes de cette activité, Raymond Lefebvre, ancien président de la Fédération des clubs de motoneigistes du Québec (FCMQ), et Paul Gélinas, un passionné de la motoneige depuis un demi-siècle, nous livrent, en ce début de saison, leurs coups de coeur pour faire du scooter des neiges au Québec, comme disent les Français.

 

Pour les deux hommes, en haut de la liste figure la région des Monts-Valin, un massif de 7000 km2 situé au nord de Chicoutimi. «Les fous de motoneige y font leur pèlerinage annuel, car c'est la première région à ouvrir ses sentiers, vers la mi-novembre, et c'est la dernière à les fermer en avril», explique Raymond Lefebvre, actuellement porte-parole de la campagne À vos motoneiges, qui incite les gens à découvrir cette activité.

Les atouts des Monts-Valin: la quantité faramineuse de neige que reçoit année après année ce territoire ainsi que la largeur des sentiers, qui empruntent des anciens chemins forestiers. «Pour les moins expérimentés, c'est l'idéal, car c'est plus facile d'y circuler que sur des chemins sinueux», dit M. Lefebvre. Ce territoire donne accès à des villages enchanteurs, comme Les Escoumins, sur le bord de l'estuaire du Saint-Laurent, et Sainte-Rose-du-Nord, sur le fjord.

À noter que cet hiver, les motoneigistes ont un dernier sursis pour traverser le parc national des Monts-Valin afin d'accéder au point de vue du pic de la Hutte, situé à 900 mètres d'altitude. «D'ici un an ou deux, on n'aura plus accès à ce territoire, mais le ministère de l'Environnement aménage présentement un nouveau sentier qui mènera à cinq autres points de vue spectaculaires dans le massif», dit M. Lefebvre. Ce nouveau parcours, baptisé Le Sentier des sommets, devrait ouvrir d'ici un an ou deux, et rendra les Monts-Valin encore plus attrayants.

Le rocher Percé sous la neige, un must

Si faire le tour de la Gaspésie est un classique estival, il l'est tout autant en hiver. «Sauf que c'est encore plus spectaculaire de le faire en motoneige, car les sentiers surplombent constamment la route, nous procurant des points de vue sensationnels sur le fleuve et les villages», dit M. Gélinas. Comme en été, le rocher Percé constitue le clou du périple. Cependant, vu les changements climatiques, il n'est plus possible de se rendre près de l'orifice en hiver, le fleuve ne gelant plus suffisamment.

Autre coup de coeur de Raymond Lefebvre, le secteur nord de la région de Lanaudière, où se trouvent les villages de Saint-Michel-des-Saints, Saint-Donat, Saint-Zénon et Sainte-Émélie-de-l'Énergie. «Bien que l'on soit à proximité de tous les services - hébergement, restauration et stations-service -, les sentiers y croisent très peu d'intersections. On profite à la fois des bienfaits de la civilisation, mais aussi de son éloignement», dit-il. À ne pas manquer: la traversée du réservoir Taureau. «Lorsque Hydro-Québec le vide en hiver, ça crée des immenses blocs de glace entre lesquels on circule. C'est impressionnant», dit M. Lefebvre.

Paul Gélinas n'en rate pas une pour vanter sa région d'origine: la Mauricie. Ce qu'il adore, c'est de parcourir des centaines de kilomètres au coeur de la forêt, sans apercevoir aucune trace de civilisation, puis de voir surgir tout à coup une auberge blottie dans la neige. «En Haute-Mauricie, des circuits permettent de se promener de pourvoirie en pourvoirie. Ces dernières servent de relais pour motoneiges en hiver. C'est incroyable de se retrouver si loin dans la forêt, tout en pouvant déguster de bons repas chauds et faire de belles rencontres», dit-il.

D'ailleurs, il n'y a pas meilleurs endroits en hiver pour y croiser des Européens! Paul Gélinas incite les gens à faire la découverte des trois villages amérindiens de la Haute-Mauricie: Manawan, Wemotaci et Obedjiwan. «Pour moi, la motoneige est une des plus belles façons de visiter le Québec. Je suis d'ailleurs convaincu que les adeptes de cette activité sont les gens qui connaissent le mieux nos régions», affirme M. Gélinas.

Pour vous initier à cette activité, vous pouvez visiter le site avosmotoneiges.org, qui donne tous les renseignements sur les endroits où on loue ces traîneaux à moteur.