Les prochains mois seront déterminants pour Mine Jeffrey. D'ici la fin de 2008, le président Bernard Coulombe décidera si l'entreprise peut compléter la mine souterraine en 2009-2010 et pour ce faire, il devra dénicher environ 30 millions $. Si le projet ne se concrétise pas, les activités du complexe minier pourraient être mises en veilleuse.

Les prochains mois seront déterminants pour Mine Jeffrey. D'ici la fin de 2008, le président Bernard Coulombe décidera si l'entreprise peut compléter la mine souterraine en 2009-2010 et pour ce faire, il devra dénicher environ 30 millions $. Si le projet ne se concrétise pas, les activités du complexe minier pourraient être mises en veilleuse.

Ce n'est pas la première fois que Bernard Coulombe avance cette possibilité, puisque le minerai de la mine à ciel ouvert est presque entièrement épuisé. Un échéancier plus serré semble maintenant se dessiner. L'exploitation de la mine souterraine permettrait de faire travailler quelque 500 travailleurs pendant 25 ans.

"Nous travaillons très fort depuis les derniers mois. On se prépare à prendre une décision d'ici la fin de 2008, c'est-à-dire si on est capable de terminer la mine en 2009-2010 ou si on n'est pas capable. Est-ce qu'on va trouver le financement nécessaire pour financer la mine souterraine?"

"On a 85 % de complété. On veut finir l'autre 15 % en 2009-2010 pour être capable de se mettre en production souterraine. Je suis en train de finir un prospectus pour qu'on donne ça à des investisseurs potentiels, pour les intéresser."

Jusqu'ici, environ 140 millions $ ont été investis dans la mine souterraine. Reste maintenant à trouver des investisseurs prêts à mettre 30 millions $ dans l'aventure. "Pour mettre la mine souterraine en marche, on pense que ça va prendre 18 mois; ce n'est pas comme une manufacture. Ça commence à fonctionner graduellement. On veut atteindre la moitié de notre capacité de production vers 2011 pour remonter et reprendre la part historique de marché."

Si la chasse aux investisseurs potentiels se fait maintenant, c'est que Mine Jeffrey attendait le moment le plus propice pour le faire. Ce moment, souligne M. Coulombe, c'est lorsque la production mondiale de fibre chrysotile allait descendre. "Actuellement, sur le marché en 2008, la demande pour la fibre chrysotile est plus grande que notre capacité de production à tous. J'attendais que ça arrive", lance-t-il en ajoutant que les prix étaient en hausse.

Quelques facteurs expliquent cette reprise du marché, dont l'épuisement de certaines mines dans le monde et la nécessité pour certaines compagnies de faire du développement. Le Brésil, par exemple, exporte beaucoup moins parce que la demande interne est plus grande, illustre M. Coulombe. Parallèlement, la demande croît beaucoup en Inde, au Vietnam, en Indonésie. "L'Iran et le Pakistan nous courent après. Ils font beaucoup de développement rural (...

La demande est plus grande dans les pays asiatiques, mais aussi au Mexique, en Colombie... La demande est plus grande dans les pays qui sont en développement."

Une mise en veilleuse du complexe minier nécessiterait tout de même l'entretien des installations, assurer la sécurité du site, etc. Cette option coûterait quelques millions $ à Mine Jeffrey.

Rappelons qu'à la fin juin, environ 275 travailleurs ont été mis à pied pour une période temporaire.