La Sûreté du Québec a commencé à expérimenter une caméra infrarouge lui permettant de détecter plus facilement les conducteurs délinquants sur les routes de la province.

Ce système de reconnaissance automatique des plaques d'immatriculation est maintenant installé sur huit véhicules de la SQ, dans différentes parties de la province, dans le cadre d'une expérience d'une durée de trois mois visant à déterminer son degré d'efficacité pour identifier les conducteurs dangereux ou les automobilistes n'ayant pas renouvelé leur permis de conduire.

Si une plaque d'immatriculation pose problème, un signal d'alarme retentit dans la voiture de patrouille et alerte les policiers. Ceux-ci verront une photo du véhicule, et pourront l'intercepter, a expliqué une porte-parole de la SQ.

La policière Mélanie Paul n'a pu dire combien de personnes le système a permis d'intercepter jusqu'à présent, mais elle a souligné que juste au Québec, 95 000 personnes n'ont pas payé leur permis de conduire.

Le système fait l'objet d'un essai par la Gendarmerie royale du Canada en Colombie-Britannique et est déjà employé depuis quelques années par les services de police des villes de Toronto et Winnipeg. En Ontario, la police prépare une expérience visant à déterminer la capacité du système à détecter les voitures volées ou les plaques non valides. Ce même dispositif pourrait aussi être utilisé dans le cadre de vérifications ponctuelles du port de la ceinture de sécurité et contre la conduite avec les facultés affaiblies, a expliqué un responsable de la police provinciale.

Le système peut coûter entre 25 000 $ et 50 000 $, selon le nombre d'appareils infrarouge installés sur une voiture de patrouille.

Un agent de la GRC a souligné que la technologie a été développée à Londres, il y a quelques années, dans le cadre de la lutte contre le terrorisme.

Le système consiste en deux caméras à infrarouge capables de «lire» 3000 plaques d'immatriculation en une heure, à des vitesses pouvant aller jusqu'à 160 km-h. Normalement, un patrouilleur de la SQ qui n'utilise pas cette technologie peut vérifier une quarantaine de plaques au cours de sa journée de travail, en choisissant les plaques au hasard, ou lorsqu'un véhicule lui paraît suspect.

Au Québec, le système de reconnaissance des plaques est relié à la Société d'assurance automobile du Québec.

L'Agence des services frontaliers du Canada utilise une version fixe du système pour vérifier les plaques des véhicules entrant au pays.