La famille du jeune homme dont la mort a provoqué le chaos dans les rues de Montréal-Nord lance un appel au calme. Dénonçant la casse qui a enflammé le quartier dimanche soir, les proches de Fredy Villanueva promettent d'utiliser des moyens légaux pour obtenir justice.

Le clan Villanueva se recueillait dans sa maison, dimanche soir, lorsque le téléphone a sonné. Un ami leur a dit d'allumer la télévision. Quelques minutes plus tard, les premières images de voitures incendiées défilaient à l'écran.

Toujours sous le choc, la mère de Fredy, Lilian, a préféré ne pas commenter les émeutes, hier. La soeur aînée de la victime, Patricia, a quant à elle tenu à remercier les dizaines de personnes qui ont défilé pacifiquement dans les rues de Montréal-Nord, dimanche après-midi. Mais elle ne mâche pas ses mots pour dénoncer le grabuge qui a suivi en soirée.

Assise sur son balcon, Patricia porte une main à son visage. Ses yeux sont remplis de larmes.

«On est ceux qui vivent la douleur, confie cette future mère, enceinte de huit mois. C'est mon frère qui est parti. Mais même nous, on ne serait pas capables d'aller faire ce qu'ils ont fait. Quand ils ont commencé à mettre le feu partout, on s'est dit: mais pourquoi ils ont fait ça? C'est de la pure violence pour absolument rien.»

Son frère Dany, celui que deux agents ont voulu interpeller samedi soir dans les instants qui ont précédé la fusillade, est du même avis. «Beaucoup de monde aimait mon frère, dit-il. Mais ça, ce n'est pas la meilleure chose. Ça ne me ramènera pas mon frère.»

La famille n'entend pas en rester là. Estimant que Fredy Villanueva n'aurait jamais dû tomber sous les balles d'un policier, elle promet d'engager des poursuites contre le Service de police de la Ville de Montréal.

«Ce policier, je ne veux plus qu'il porte une arme, affirme Patricia. Parce que ce qui est arrivé à Fredy pourrait arriver à quelqu'un d'autre.»