Tandis que les dirigeants de la Gendarmerie royale du Canada (GRC) et le service des relations publiques de la police fédérale peinaient à éviter d'être «crucifiés» sur la scène publique relativement à l'utilisation de l'arme Taser et à la mort d'un homme à l'Aéroport international de Vancouver, ils ont eu à faire face à une volée de critiques accusant les policiers d'être un peu tout, de clowns à tueurs.

Obtenus par La Presse Canadienne en vertu des dispositions de la Loi sur l'accès à l'information, des courriels démontrent que la perception qu'a la population de la mort de Robert Dziekanski préoccupe grandement le bureau du ministre fédéral de la Sécurité publique, Stockwell Day, et la GRC.

«Nous sommes crucifiés au sujet de l'utilisation de l'arme Taser et des gestes de nos membres», a affirmé le surintendant principal de la GRC, Dale McGowan, dans un courriel adressé au commandant Peter German.

M. Dziekanski, immigrant polonais de 40 ans, est mort aux petites heures du jour, le 14 octobre dernier, après avoir été atteint de décharges d'arme Taser et avoir été plaqué au sol à l'aéroport de Vancouver.

Des millions de personnes dans le monde entier ont vu la vidéo tournée par une personne ayant assisté à l'intervention de la GRC auprès de M. Dziekanski, qui a provoqué une vague de protestations et la tenue à la grandeur du pays de plus d'une douzaine d'enquêtes sur l'utilisation de l'arme Taser par la police.

Le sergent Tim Shields - qui vient de prendre la direction des communications à la Division E de la GRC à Vancouver - a affirmé en entrevue, la semaine dernière, que cette affaire avait grandement nui à l'image publique de la police fédérale.

«Oui, bien sûr que cela a nui, a-t-il affirmé. Et nous espérons que lorsque davantage de faits seront rendus publics (...) cela présentera une image de ce qui s'est réellement passé.»

La vidéo tournée par le témoin a été saisie par des policiers de la GRC sur les lieux de l'incident afin de détenir des éléments de preuve. Son propriétaire a par la suite menacé de faire appel à la justice afin de la récupérer, affirmant qu'il souhaitait rendre disponible aux médias ce qu'il avait filmé.

Lorsque la bande a finalement été rendue publique, la GRC a été bombardée de courriels de personnes en colère.