Après celui de 30 000 étudiants, les professeurs en grève de l'UQAM ont reçu un nouvel appui de taille, et politique cette fois. Le Parti québécois, le Bloc Québécois et Québec solidaire ont tous soutenu, hier, les demandes du syndicat pour un réinvestissement dans l'université montréalaise, à l'aube de ses 40 ans.

La critique du PQ en matière d'éducation, Marie Malavoy, a critiqué hier les méthodes de financement établies par le ministère de l'Éducation qui pénalisent les deux universités où les disciplines sociales ont la cote, l'UQAM et Concordia. Mme Malavoy reproche à Québec d'avoir imposé à l'UQAM un délai trop serré pour le retour à l'équilibre budgétaire (2013-2014). «Le gouvernement doit desserrer l'étau financier qui étrangle l'UQAM parce qu'il a contribué au désastre de l'îlot Voyageur. La communauté de l'UQAM n'a pas à payer pour les pots cassés, c'est inacceptable!» a-t-elle lancé sur le parvis devant une foule de quelques centaines de manifestants réunis pour l'occasion. Les associations qui représentent les trois quarts des étudiants de l'UQAM avaient décrété une journée de débrayage en soutien à leurs professeurs.

 

Arborant le symbole des professeurs en grève, un carré de feutre orange, le chef bloquiste, Gilles Duceppe, a ensuite blâmé le gouvernement fédéral d'avoir gelé depuis 1995 les transferts aux provinces dans le domaine de l'éducation postsecondaire. Et ce, alors que les budgets de la défense ont été haussés au cours des dernières années.

Ottawa devrait consacrer une partie du fonds d'urgence de trois milliards débloqué pour les projets d'infrastructures afin de permettre la finalisation de l'îlot Voyageur, a-t-il dit. «Non seulement les devis sont prêts, les fondations sont déjà là! Mais si rien n'est fait rapidement, ça va pourrir et ça devra être démoli dans un an.»

Le Bloc appuiera le gouvernement Charest s'il dépose une demande de subvention en ce sens à Ottawa, a promis M. Duceppe.

Le cortège de politiciens, de professeurs et d'étudiants s'est ensuite déplacé jusque devant les bureaux montréalais de la ministre de l'Éducation, Michelle Courchesne. Les politiciens ont toutefois évité de se prononcer sur les demandes de hausses salariales formulées par le syndicat des professeurs, préférant plaider pour un réinvestissement global dans l'institution. Seul Amir Khadir s'est clairement déclaré en faveur de l'embauche des 300 professeurs réclamée par le syndicat.

Les professeurs en étaient hier à leur 20e journée de débrayage depuis janvier. Les pourparlers ont toutefois repris de façon plus intense cette semaine et une séance intensive de négociation était toujours en cours, hier soir. Une nouvelle proposition de règlement pourrait être soumise aux professeurs lundi en assemblée générale. La convention collective des professeurs est échue depuis 2007.