Le gouvernement canadien minimise ce que vit la Québécoise Nathalie Morin et ses trois enfants, qui se dit captive de son mari en Arabie Saoudite, et ce, pour ne pas avoir à agir dans ce dossier.

C'est ce qu'a soutenu sa mère, Johanne Durocher, qui a manifesté samedi après-midi pour la libération immédiate de sa fille en compagnie du Comité de soutien à Nathalie Morin et d'une coalition de groupes féministes, musulmans et de vétérans de la Guerre du Golfe devant l'ambassade de l'Arabie saoudite à Ottawa.

Mme Durocher a profité de la venue au Canada d'une délégation saoudienne, avec à sa tête le roi Abdallah, pour le sommet du G20 pour réclamer aux gouvernements canadien et saoudien le rapatriement de sa fille qui se dit retenue contre son gré par son mari depuis maintenant cinq ans dans ce pays musulman.

Les sympathisants de Nathalie Morin affirment qu'elle est victime d'une loi saoudienne, la tutelle masculine ou mehrem, qui opprime les femmes et restreint leur liberté de mouvement.

Les chefs du Bloc Québécois, Gilles Duceppe, et du Nouveau Parti Démocratique (NPD), Jack Layton, sont parmi ceux qui demandent au premier ministre Stephen Harper d'exercer des pressions sur le gouvernement saoudien.

Mme Durocher soutient d'ailleurs que ce dernier courbe l'échine devant l'Arabie saoudite et en fait très peu pour sa fille de 24 ans qui se trouve désormais séquestrée dans un petit village «inatteignable» proche de la frontière du Yémen.

La porte-parole en matière d'affaires étrangères du Bloc québécois, Francine Lalonde, a porté ce dossier à bout de bras. Elle soutient que le Canada a des obligations juridiques en vertu de la Charte canadienne des droits et libertés et qu'il ne peut pas fermer les yeux ou participer à des violations de droits comme c'est le cas dans le cas de Nathalie Morin.

Par ailleurs, la mère de la Québécoise affirme avoir peu de nouvelles de sa fille, qui a un ton de plus en plus dépressif et désespéré.

Mme Durocher ajoute que ce qui donne de l'espoir à la mère de trois enfants, c'est de savoir ce qui est fait au Canada pour elle.