Une étude fédérale de 80 000 $ sur le crime organisé dans l'industrie de la construction a été sapée par le refus des gens de témoigner, même lorsqu'ils se faisaient promettre l'anonymat.

Des 35 organisations contactées par les auteurs d'une étude fédérale récemment publiée, seules six ont répondu en communiquant les noms de représentants prêts à s'exprimer.

L'enquête intitulée Secteurs économiques vulnérables au crime organisé: la construction commerciale a été commandée par le ministère fédéral de la Sécurité publique en 2010 pour se pencher spécifiquement sur les cas québécois et de la Colombie-Britannique.

Une copie finale remise à La Presse Canadienne en vertu de la Loi sur l'accès à l'information précise que les auteurs de l'étude ont tenté de rencontrer des entrepreneurs, des représentants syndicaux, des procureurs provinciaux et des services de police.

Vingt-neuf des 35 institutions contactées ont refusé de participer ou simplement omis de réponse à la demande.

La version finale indique que certains participants craignaient les représailles ou d'être associés à des activités criminelles, tandis que d'autres avaient peur que les auteurs de l'étude travaillent secrètement pour la police.

L'étude a conclu qu'il existe un risque moyen à élevé que le secteur canadien de la construction commerciale soit aux prises avec le crime organisé.

Le document rapporte que le procédé d'offre des contrats et de gestion des projets sont les deux points les plus vulnérables à l'infiltration du crime organisé.

Une étude québécoise menée par l'ancien chef de la police montréalaise Jacques Duchesneau et coulée récemment aux médias affirme que les ministères ont perdu de leur force et que les fonctionnaires surchargés de travail ne peuvent mener à bien leurs tâches de supervision.

Une autre étude, effectuée cette fois en Colombie-Britannique, a établi que plusieurs personnes qualifiées prenaient leur retraite ou partaient vers le privé, laissant un manque d'expertise.

Un porte-parole du ministère de la Sécurité publique a indiqué que le gouvernement ne pouvait pas immédiatement commenter l'étude, lundi.