Québec solidaire a réagi avec vigueur à l’avis d’éviction envoyé lundi aux personnes âgées de la résidence Mont-Carmel, qui deviendra en août un édifice standard à logements, sans services adaptés.

« C’est inacceptable ! déclare Andrés Fontecilla, responsable solidaire en matière de logement.

« Il est tout simplement alarmant » que le nouveau propriétaire ait envoyé des avis d’éviction un mois après avoir acheté la résidence, ajoute-t-il.

« Le gouvernement a la responsabilité de s’impliquer dans le drame de la résidence Mont-Carmel », estime M. Fontecilla.

Le groupe LRM, qui possède d’autres résidences privées pour aînés dans la région de Montréal, s’est porté acquéreur de la résidence Mont-Carmel en décembre. Le Groupe Longpré était auparavant propriétaire de l’endroit.

Lundi, comme le rapportait La Presse, les résidents recevaient un avis d’éviction leur signalant qu’ils peuvent rester locataires, mais que leur loyer sera augmenté de 3 % et qu’il n’y aura plus de personnel de santé sur place, ni sonnettes d’urgence, etc. Les résidents recevront la valeur de trois mois de loyer, peut-on lire dans la lettre qui accompagne l’avis envoyé.

« Je suis terrifiée par la facilité avec laquelle un propriétaire peut retirer un milieu de vie à des centaines d’aînés aussi simplement. On parle ici de personnes aînées, vulnérables, des gens qui ont des revenus modestes », a aussi dit M. Fontecilla.

Manon Massé, porte-parole de Québec solidaire et députée de Sainte-Marie–Saint-Jacques, dit être en contact avec les résidents de Mont-Carmel, qui compte 221 unités au total. « Nous tentons du mieux que nous pouvons de trouver des solutions et de leur offrir un accompagnement. Une chose est certaine : la ministre Laforest et le ministre Dubé [Andrée Laforest et Christian Dubé, respectivement ministre de l’Habitation et de la Santé] doivent intervenir pour protéger ce milieu de vie arraché à des personnes vulnérables ! »

Éric Barbeau, qui agit comme porte-parole du groupe LRM, dit trouver « exagérée » la réaction de Québec solidaire. « Je comprends les résidents d’être inquiets, déstabilisés », dit-il, mais il ajoute que tout le processus se fait « dans les règles de l’art » et dans le respect des règlements en place.

Dans les circonstances, M. Barbeau se désole de voir des politiciens commenter « sans faire la part des choses » et sans chercher à savoir la réalité, comme le taux élevé d’inoccupation qui fait une différence, dit-il, dans la rentabilité de la résidence.

Au cabinet de Marguerite Blais, ministre responsable des Aînés et des Proches aidants, on indique que les autorités locales de santé vont offrir « les soins et les services aux personnes dont la santé le nécessite lorsque le promoteur procédera au changement de vocation de la résidence Mont-Carmel. Nous comprenons que chaque changement dans la vie d’un aîné comporte son lot de défis. C’est pourquoi nous allons accompagner les résidents qui souhaitent déménager à trouver la résidence qui convient le mieux à leurs besoins. Pour les résidents qui souhaitent demeurer à la résidence Mont-Carmel, ils peuvent contester leur augmentation de loyer auprès du Tribunal administratif du logement […]. »