(Halifax) Un Canadien coincé dans le nord de l’Ukraine alors qu’il tentait d’aider des citoyens déplacés a réussi à s’échapper, à pied, alors que les bombes russes pleuvaient sur la région.

Lex Brukovskiy, un pêcheur de Meteghan, en Nouvelle-Écosse, a grandi en Ukraine.

Il a déclaré vendredi à La Presse Canadienne qu’il était resté coincé dans la ville de Tchernihiv pendant cinq jours avant de pouvoir finalement sortir mardi, laissant sa camionnette derrière lui, alors que se poursuivaient les bombardements russes sur les routes et les ponts.

Dans une série de textos, il a raconté qu’une fois sorti de cette ville du nord-est de l’Ukraine, près de la frontière avec la Biélorussie, il avait continué à marcher, avait fait de l’autostop, puis avait finalement rejoint son convoi initial de véhicules de secours et atteint jeudi la ville de Lviv, dans l’ouest du pays.

M. Brukovskiy affirme que le convoi de camionnettes a pu sauver six personnes déplacées, car plusieurs véhicules avaient réussi à sortir de Tchernihiv avant lui.

« Je ne m’attribue aucun mérite d’avoir aidé ces [six] personnes à s’échapper : la moitié de mon équipe a pu s’échapper deux jours avant les autres [dans des véhicules]. Ce sont eux qui ont aidé les réfugiés », a-t-il tenu à préciser.

Des routes périlleuses

M. Brukovskiy s’est dit soulagé de quitter Tchernihiv, mais il a ajouté qu’il était attristé que d’autres aient été laissés derrière, alors que les explosions terrifiantes se poursuivaient.

« Je suis déçu que nous n’ayons pas pu faire sortir plus de gens. Ils sont désespérés. Ils m’appellent encore pour me demander à quel moment on reviendra les chercher », a-t-il déclaré.

Il rappelle toutefois qu’il y a des risques très grands d’être blessés en essayant de se déplacer dans l’est du pays. Il raconte que jeudi, il a appris qu’un convoi de volontaires était tombé dans une embuscade près de Tchernihiv, qui a fait plusieurs blessés et au moins un mort.

Au cours de son propre périple hors de la ville, le pêcheur néo-écossais a déclaré qu’il n’avait pas rencontré de soldats russes. Mais « nous sommes partis sous les bombes. Les bombardements ne se sont jamais arrêtés là-bas ».

Le pêcheur de homard avait recueilli des fonds pour l’aide humanitaire et il a laissé son bateau de pêche à Meteghan le mois dernier pour se rendre en Ukraine, où vit encore la majeure partie de sa famille.

Il a déclaré vendredi qu’il était déjà de retour sur les routes, cherchant à récupérer des gens déplacés et les amener en lieu sûr. M. Brukovskiy a indiqué qu’il avait quitté Lviv dans une nouvelle camionnette jeudi, mais il précise que pour des raisons de sécurité, il ne peut pas divulguer les détails de son périple actuel.

Il évite également de plus en plus maintenant à fixer des rendez-vous précis pour donner des nouvelles. « La dernière fois que j’ai fixé un rendez-vous pour le lendemain, je me suis retrouvé coincé pendant cinq jours. »