Pour mettre fin au litige entre l’entreprise Ray-Mont Logistiques et les citoyens d’Hochelaga, qui s’opposent à la venue d’un terminal de transbordement de marchandises dans leur secteur, la Ville de Montréal devrait acheter le terrain de l’entreprise, selon l’opposition à l’hôtel de ville.

Lors du prochain conseil d’arrondissement de Mercier–Hochelaga-Maisonneuve, lundi, le conseiller du district de Tétreaultville, Julien Hénault-Ratelle, déposera une motion demandant que la Ville entame des négociations avec Ray-Mont Logistiques à ce sujet.

L’idée n’est pas nouvelle : elle avait été évoquée par Denis Coderre, candidat à la mairie du parti Ensemble Montréal, en campagne électorale l’automne dernier.

Si Julien Hénault-Ratelle remet cette option sur la table, c’est qu’il estime que c’est la solution à l’impasse dans laquelle se trouvent les parties.

Ray-Mont Logistiques a commencé il y a deux semaines les travaux sur le terrain destiné à recevoir le terminal de conteneurs.

Mais selon le conseiller municipal, cela n’empêche en rien le rachat par la Ville.

« Les travaux réalisés par l’entreprise sont encore mineurs, alors c’est le moment d’aller de l’avant, parce que plus le temps avance, plus l’opportunité de racheter le terrain se referme », dit-il.

Quand cette solution avait été évoquée en campagne électorale, le parti de la mairesse Valérie Plante, Projet Montréal, l’avait durement critiquée, affirmant que le coût d’achat pourrait atteindre plusieurs centaines de millions.

Ray-Mont Logistiques a payé environ 20 millions pour le terrain en 2016, et a investi de 30 à 40 millions pour le décontaminer, rappelle Julien Hénault-Ratelle.

Il faut aussi savoir que l’entreprise poursuit la Ville pour 373 millions, pour compenser les pertes dues aux délais pour obtenir ses permis municipaux.

« C’est clair que la facture risque d’être quand même conséquente », admet le conseiller municipal. « Dans notre motion, on demande l’ouverture des négociations pour le rachat du terrain, mais on demande aussi que la Ville commence à négocier avec les gouvernements du Québec et du Canada pour arriver à une entente pour un montage financier des trois partenaires ensemble. »

Invité à réagir à cette proposition, le cabinet de la mairesse a réitéré son opposition. « L’acquisition de ce terrain ne respecte pas la capacité de payer de la Ville et des Montréalais, c’est complètement irréaliste », a fait savoir son attachée de presse, Marikym Gaudreault, dans une déclaration écrite. « Mais ce n’est pas terminé, on travaille fort pour protéger les espaces verts du secteur et réduire les nuisances autant que possible. »

Quant à Ray-Mont Logistiques, l’entreprise a fait savoir, par courriel, qu’elle ne se prononcerait pas sur la question, pour le moment, « considérant qu’aucune motion n’a été présentée ni adoptée par les élus de l’arrondissement de Mercier–Hochelaga-Maisonneuve ».