(Ottawa) L’annonce du retour au travail pour les fonctionnaires fédéraux, la semaine dernière, a forcé certains parents à se démener pour trouver une garderie.

Les travailleurs et travailleuses ont reçu la consigne de retourner au bureau à partir de janvier et devront y être deux à trois fois par semaine d’ici le mois de mars, avec une transition commençant à la mi-janvier.

La présidente du Conseil du Trésor, Mona Fortier, qui supervise l’administration de la fonction publique, avait déclaré aux journalistes la semaine dernière que le travail à distance était nécessaire pendant la pandémie, mais que cette mesure avait créé des incohérences et un manque d’équité.

Questionnée sur l’existence de données pour étayer la décision, Mme Fortier avait plutôt répondu que la consigne découlait d’un souci « d’équité et de justice » au sein de tous les départements.

Les experts estiment toutefois que plusieurs fonctionnaires feront face à des obstacles en matière de garde d’enfants avant un retour au travail en personne.

Michael Halinski, professeur agrégé de comportement organisationnel à l’Université métropolitaine de Toronto, reproche à Mme Fortier l’absence d’un cadre stratégique clair. Selon lui, les employés du gouvernement auront du mal à faire la transition si une stratégie derrière la justification de Mme Fortier n’était pas clairement communiquée.

« Sans une stratégie et des arguments fondés pour défendre cette décision, je pense que les employés vont hésiter ou refuser l’idée de revenir au bureau », souligne-t-il.

Des places limitées

Les garderies au Canada sont rares, affirme Marni Flaherty, présidente-directrice générale par intérim de la Fédération canadienne des services de garde à l’enfance. Une stratégie nationale de garde d’enfants est en place et un financement est prévu pour la soutenir, a-t-elle précisé, mais les demandes exercent encore plus de pression sur un secteur déjà saturé.

Pour les fonctionnaires fédéraux, trouver une place en garderie sera un défi de taille, dit Mme Flaherty, ajoutant qu’il n’y avait « pas assez de services pour les familles » à l’heure actuelle.

Tania Marcil, une fonctionnaire fédérale d’Halifax, souligne qu’elle préférait passer du temps avec ses trois enfants pendant les vacances plutôt que de passer son temps au téléphone avec des services de garde d’enfants avant que la politique n’entre en vigueur.

Elle ajoute qu’elle avait entendu d’autres fonctionnaires exprimer leurs difficultés à régler le problème de la garde de leurs enfants, et espère que le gouvernement fédéral mettra sur pied un programme pour aider les personnes dans sa position.