Malgré un sombre pronostic, l’enfant qui avait été extubé sur ordre de la Cour supérieure du Québec sortira de l’hôpital lundi. Sa mère, qui remercie l’équipe médicale du CHU Sainte-Justine, célèbre la réalisation d’un miracle.

« Quand on l’a extubé, on pensait qu’il n’allait pas survivre et depuis, par la grâce de Dieu, il respire tout seul », se réjouit Yolande*, qui a failli perdre son garçon dans une noyade, l’été dernier.

Lundi matin, parents et amis de la famille se rassembleront devant le CHU Sainte-Justine afin de célébrer la sortie de l’enfant, hospitalisé depuis neuf mois.

En juin dernier, le garçon de 5 ans a été retrouvé au fond de la piscine familiale, où il est resté sous l’eau entre 15 et 20 minutes. Il était sous la supervision de sa grand-mère, qui ne savait pas nager.

Transféré à l’hôpital Sainte-Justine, l’enfant a été dans le coma, intubé et nourri par gavage, pendant plus de sept mois. Son cerveau a été « sévèrement » atteint. Or, des signes laissaient croire qu’il pouvait respirer de manière autonome. L’équipe médicale a donc proposé de retirer le tube endotrachéal, qui lui causait plus de mal que de bien dans sa situation et qui était susceptible d’entraîner des dommages « sérieux, voire fatals ».

Les parents s’opposaient à la procédure

Très pieux, les parents de l’enfant se sont toutefois opposés à l’extubation telle que proposée, espérant l’intervention de Dieu. Ils souhaitaient à tout prix que leur garçon soit réintubé en cas d’échec, ce qui était trop risqué, jugeaient les médecins.

L’affaire s’est rendue devant la Cour supérieure du Québec, qui a tranché en faveur de l’extubation pour « le meilleur intérêt de l’enfant ». Les parents ont été déboutés en janvier après avoir porté la décision en appel.

Finalement, le garçon a été extubé le 16 février. Devant l’amélioration de son état, il obtiendra son congé de l’hôpital lundi. « Il va de mieux en mieux chaque jour. Tout est bien installé chez lui, parce qu’il ne nécessite pas vraiment de rester à l’hôpital, soutient Yolande. Demain, il rentre à la maison. »

La mère n’a pas élaboré sur les progrès de l’enfant, à savoir, par exemple, s’il peut à nouveau parler ou marcher.

« On célèbre la vie. Le seul fait qu’il soit vivant, on est déjà satisfaits. On sait que c’est la main de Dieu et les bons soins qu’il a reçus à l’hôpital, répond-elle. Je suis en extase et tout ce que je dis, c’est merci, Seigneur, merci à toute l’équipe médicale. »

* Nom fictif afin de protéger l’identité de l’enfant

Avec Émilie Bilodeau, La Presse