(Montréal) La tension face aux risques d’inondation a baissé d’un cran dans le sud-ouest du Québec grâce à une météo favorable.

D’une part, les précipitations ont été inférieures à ce qui était initialement prévu en début de semaine et, d’autre part, la chute du mercure ralentit la fonte des neiges.

« On prévoyait de 15 à 25 millimètres pour la région métropolitaine et le bassin de la rivière des Outaouais qui va jusqu’en Abitibi, mais ç’a été plus de l’ordre de 10 à 15 millimètres, donc ç’a été les bonnes nouvelles avec ce système-là », a expliqué André Cantin, météorologue à Environnement Canada en entrevue téléphonique.

Pas d’inondation majeure

Aucune inondation majeure n’est rapportée au Québec ce mercredi et la Sécurité civile ne fait état que de cinq endroits où l’on retrouve des inondations moyennes.

Trois d’entre elles sont situées dans Lanaudière et ont été causées par le lac Maskinongé à Saint-Gabriel-de-Brandon, la rivière Ouareau à Rawdon et la rivière L’Assomption à Joliette.

Les deux autres sont le résultat de débordements de la rivière du Nord à Saint-Jérôme dans les Laurentides et de la rivière Saint-Charles à Québec.

On rapporte également 18 inondations mineures, principalement dans les régions de l’Outaouais, Montréal, Laurentides et Lanaudière et 22 autres rivières à travers la province sont sous surveillance.

Joshua Ménard-Suarez, porte-parole de la Sécurité civile, souligne que la collaboration de la météo est survenue juste à temps : « Pendant quelques jours, avec les températures très chaudes qu’on a vécues, puis les précipitations, ç’a déclenché la crue. Les niveaux d’eau, les débits des cours d’eau ont augmenté super vite et c’est rapidement devenu une priorité pour les municipalités, pour les citoyens. »

Des leçons bien apprises

Quant à ceux qui reprocheraient à certaines municipalités d’avoir été alarmistes, M. Ménard-Suarez réplique qu’il ne faut confondre alarmisme avec proactivité : « Les municipalités sont extrêmement proactives. Elles ont commencé à rapidement mettre en place des mesures préventives, à être présentes médiatiquement, puis à transmettre des communications pour les citoyens. »

Il est clair, selon lui « qu’il y a des leçons apprises qui sont appliquées et pas seulement du côté des municipalités ; les citoyens eux-mêmes, on l’a vu beaucoup, ont développé des façons de faire. Il y en a même qui parlent d’une espèce d’habitude saisonnière, récurrente année après année. Ils savent qu’ils sont à proximité d’un cours d’eau qui risque de déborder. Donc ils sont prêts, ils ont leurs sacs de sable ou une autre forme de digue et ils se protègent. »

Pas de souci dans l’immédiat

Pour ce qui est de l’avenir immédiat, André Cantin est rassurant alors qu’on ne prévoit pas de pluies importantes dans le sud-ouest jusqu’à samedi, sauf en Abitibi-Témiscamingue, où un 10 à 15 millimètres pourrait s’abattre sur la tête du bassin de la rivière des Outaouais vendredi.

D’ici là, les conditions actuelles se traduisent par une baisse des niveaux d’eau partout, selon Joshua Ménard-Suarez : « Les cours d’eau sont stables dans l’ensemble et devraient continuer à l’être à court terme. »

Surveillance accrue à compter de dimanche

Dimanche, par contre, on prévoit de 10 à 20 millimètres de pluie dans les régions les plus à risque et la vigilance sera sans doute rehaussée, de dire Joshua Ménard-Suarez : « On surveille surtout la rivière des Outaouais, en fait, pas parce que la catastrophe s’annonce, mais simplement parce qu’il faut l’avoir dans notre mire parce qu’elle pourrait devenir un secteur plus difficile potentiellement. »

« Donc c’est un peu ça le modèle : on est extrêmement prêts, on est aux aguets, on regarde ça venir, mais il n’y a rien de particulièrement préoccupant pour l’instant », une évaluation qui aura sans doute de doux échos dans l’oreille des riverains qui ont vécu les puissantes crues de 2017 et de 2019.