(Ottawa) La ministre des Affaires étrangères, Mélanie Joly, se dit « profondément préoccupée » par le fait que l’Azerbaïdjan intensifie un différend de longue date avec l’Arménie au sujet d’une province séparatiste en bloquant sa principale route d’accès.

Les tensions entre les deux pays ont monté en flèche ces derniers mois depuis que l’Azerbaïdjan a restreint l’accès à la route qui relie l’Arménie à la région du Haut-Karabakh.

La région est principalement peuplée d’Arméniens de souche, mais est internationalement reconnue comme faisant partie de l’Azerbaïdjan.

En janvier, le comité des affaires étrangères de la Chambre des communes a appris que l’Azerbaïdjan avait limité l’accès à la seule route menant au territoire, connue sous le nom de corridor de Latchine, bien que les services médicaux puissent toujours passer.

Dans sa première déclaration cette année sur le conflit, Mme Joly a souligné qu’un nouveau point de contrôle azerbaïdjanais installé le long de la route « sape clairement le processus de paix et la stabilité dans toute la région ».

Le Canada affirme que les deux pays doivent continuer à parler et s’en tenir au processus de paix, qui vise à mettre fin aux affrontements récurrents qui ont éclaté ces dernières années.

« Nous exhortons les autorités d’Azerbaïdjan à rouvrir le corridor de Latchine. Celui-ci doit rester ouvert et sans entrave pour permettre la libre circulation des personnes et des biens », lit-on dans la déclaration de Mme Joly, mardi matin.

En décembre dernier, la route a été bloquée par des groupes d’Azerbaïdjanais qui ont insisté sur le fait qu’ils étaient des militants écologistes indépendants opposés à l’exploitation minière. Le gouvernement azerbaïdjanais affirme n’avoir aucun lien avec les groupes, mais d’autres ont contesté cette affirmation.

En février, la Cour internationale de justice a ordonné que les manifestations soient évacuées afin de permettre l’accès humanitaire.

Néanmoins, dimanche, le gouvernement azerbaïdjanais a déclaré avoir installé un « point de contrôle frontalier » sur la route, qu’il prétend que l’Arménie utilise pour stationner des soldats et des armes à l’intérieur de la région séparatiste.

Les deux pays s’accusent mutuellement d’avoir violé le pacte qui a mis fin à de violents combats en 2020.

Le ministère arménien de la Défense a déclaré dimanche qu’un de ses soldats avait été tué par un tireur d’élite azerbaïdjanais près de la frontière, mais l’Azerbaïdjan a nié cette affirmation et a rapporté séparément que ses soldats avaient essuyé des tirs depuis l’Arménie dans une autre partie de la zone frontalière.

Avec des informations de l’Associated Press