(Ottawa) L’ex-magnat de la presse Conrad Black affirme que sa citoyenneté canadienne a été rétablie, plus de 20 ans après y avoir renoncé.

M. Black avait renoncé à sa citoyenneté canadienne en 2001, à l’issue d’une querelle très médiatisée avec le premier ministre libéral de l’époque. Jean Chrétien lui reprochait d’avoir accepté une nomination à la Chambre des lords britannique.

Le premier ministre Chrétien avait même prévenu la reine Élisabeth II que selon le gouvernement, un Canadien ne devrait pas être nommé à la Chambre des lords, invoquant une résolution non contraignante de 1919. M. Black, qui avait la double citoyenneté canado-britannique, alléguait que M. Chrétien voulait se venger de critiques passées. Il a finalement renoncé à sa citoyenneté canadienne pour pouvoir devenir lord britannique.

Conrad Black a fourni à La Presse Canadienne une copie d’un article d’opinion qui, selon lui, sera publié samedi par le National Post, le quotidien qu’il a fondé et auquel il contribue régulièrement. Dans cette tribune, il affirme qu’il a reçu son passeport canadien à son domicile cette semaine.

Il rappelle que son statut au Canada a été « pendant quelques années un sujet de controverse et de curiosité », ajoutant que « ces souvenirs désagréables » ont fait de l’arrivée du passeport « par livraison exprès […] un évènement particulièrement bienvenu ».

L’ancien magnat de la presse, né à Montréal, a été reconnu coupable de fraude en 2007 aux États-Unis et il a passé du temps dans une prison fédérale de Floride. Les procureurs ont allégué un stratagème visant à détourner des millions de dollars de la vente de journaux appartenant à Hollinger, dont il était PDG.

M. Black a été renvoyé au Canada et il a par la suite été gracié par le président américain de l’époque, Donald Trump, dont il avait écrit une biographie élogieuse et qu’il appelait son ami. En vertu des lois américaines, une grâce présidentielle représente un pardon complet au sens juridique. M. Black a toujours soutenu qu’il avait été victime d’un système judiciaire injuste.

Un porte-parole du ministre de l’Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté, Sean Fraser, a déclaré que le ministère et le ministre ne faisaient aucun commentaire sur des cas spécifiques, citant la Loi sur la protection de la vie privée.