Le nombre d’incendies de forêt dans la province a encore légèrement augmenté, passant à 156. Seulement une minorité d’entre eux – les plus menaçants – sont toutefois combattus par les pompiers. Tour d’horizon des incendies actifs à travers la province et le pays.

Un manque d’effectifs

Toutes les ressources de la province se concentrent sur 35 incendies. « Ces feux que nous avons pris en charge ont été définis pour protéger nos infrastructures névralgiques, comme Hydro-Québec, et protéger notre population et leurs biens », a indiqué le ministre de la Sécurité publique, François Bonnardel, dimanche.

Plus d’une centaine d’autres ne sont pas combattus par les pompiers en raison du manque d’effectifs. « Ils sont considérés hors contrôle, donc ils peuvent continuer de progresser. Dans l’ouest [du Québec], avec les conditions d’assèchement et où il n’y a pas de pluie prévue, ça peut être préoccupant », a déclaré Stéphane Caron, officier principal de la Société de protection des forêts contre le feu (SOPFEU). Ces incendies se situent principalement dans des milieux forestiers, où il n’y a pas de communauté, a-t-il précisé.

« On fait face à une situation qui ne s’est jamais vue. Des feux d’une telle intensité, mais sur tout notre territoire », a quant à elle déclaré la ministre des Ressources naturelles et des Forêts et responsable des régions du Bas-Saint-Laurent et de la Gaspésie – Îles-de-la-Madeleine, Maïté Blanchette Vézina, en conférence de presse dimanche matin.

Des renforts arrivent

Des renforts ont été dépêchés au Québec. Même la France participe à ces efforts.

En effet, le président de la République française, Emmanuel Macron, a publié un message sur Twitter dimanche en soutien aux Canadiens touchés par des incendies de forêt. Il a également annoncé qu’une centaine de soldats du feu seraient déployés au Québec.

« Le Canada fait face à de terribles incendies. La France est solidaire. Une centaine de nos soldats du feu se préparent à aller combattre les flammes aux côtés de leurs camarades québécois. Des experts sont aussi mobilisés. Amis canadiens, les renforts arrivent », a-t-il écrit.

Plus de 200 soldats des Forces armées canadiennes ont aussi été dépêchés au Québec, principalement sur la Côte-Nord. La Sûreté du Québec a réparti 200 effectifs dans cette région et en Abitibi ; 200 pompiers auxiliaires additionnels seront formés dans les prochains jours.

État d’urgence à Lebel-sur-Quévillon

À Lebel-sur-Quévillon, dans le Nord-du-Québec, le conseil municipal s’est réuni lors d’une séance extraordinaire dimanche matin pour décréter l’état d’urgence.

Les 2000 citoyens qui ont reçu l’ordre de fuir leur domicile vendredi ne pouvaient donc pas rentrer chez eux dimanche, même si, là aussi, la progression des incendies a été « assez calme » dans la nuit de samedi à dimanche.

« Le feu n’a pas bougé de la nuit », a confirmé le maire Guy Lafrenière lors d’un point de presse.

Les autorités poursuivent d’ailleurs la surveillance des incendies à proximité de l’usine de pâte Nordic Kraft, qui abrite des réservoirs de produits chimiques. Pendant la fin de semaine, les flammes ne se sont toutefois jamais approchées aussi près que vendredi dernier.

La fumée inquiète en Abitibi

À Val-d’Or, en Abitibi-Témiscamingue, la situation a peu changé et les secteurs de Louvicourt, du lac Wyeth, du lac Gueguen, du lac Matchi-Manitou et du lac Villebon restent évacués.

Toute la région de l’Abitibi a aussi été invitée à la prudence en raison de la mauvaise qualité de l’air causée par les incendies.

Même si la recommandation de se confiner à l’intérieur a pris fin dimanche matin, le CISSS de l’Abitibi-Témiscamingue a invité la population à « faire preuve d’une grande prudence, au moins jusqu’à lundi ».

De son côté, le ministère des Transports et de la Mobilité durable a demandé à la population de demeurer vigilante en raison de la possible présence d’animaux de la grande faune sur le réseau routier, notamment dans les secteurs incendiés.

Ailleurs au Canada

C’est dans la Belle Province que la situation est la plus préoccupante, mais d’autres provinces connaissent aussi des incendies de grande envergure.

Samedi, l’Alberta a levé l’état d’urgence qui avait été mis en place le 6 mai dernier, mais des milliers de personnes sont encore évacuées de leur domicile. Le ministre de la Sécurité publique, Mike Ellis, a déclaré que la situation restait grave.

PHOTO FOURNIE PAR LE B. C. WILDFIRE SERVICE, FOURNIE PAR REUTERS

Vue aérienne de l’incendie de Donnie Creek, près de Fort Nelson, en Colombie-Britannique

En Colombie-Britannique, un incendie au nord de Fort St. John ravage plus de 1700 kilomètres carrés de forêt. C’est toutefois l’absence de pluie prévue dans les prochaines semaines qui inquiète les autorités.

Matt MacDonald, prévisionniste en chef des incendies de la province, a expliqué que de 2 à 3 millimètres de pluie seront nécessaires pendant 10 à 20 jours d’affilée pour réduire les risques d’incendies de forêt.

« Je peux presque garantir que cela n’arrivera pas », a-t-il laissé tomber.

En Nouvelle-Écosse, les autorités ont déclaré dimanche que l’incendie de forêt qui a ravagé la région d’Halifax était circonscrit à 100 %.

Avec La Presse Canadienne