Montréal ne prévoit pas de vague de sans-logis au 1er juillet, mais la Ville se prépare à prêter assistance à quelques centaines de ménages qui n’auront pas trouvé de nouveau logement.

« Actuellement, depuis le début de 2023, 314 ménages dans le besoin nous ont contactés pour des enjeux de perte de logement, alors qu’il y en avait eu 386 l’an passé » à la même période, a indiqué le directeur de la gestion des demandes, des logements abordables et des suppléments au loyer de l’Office municipal d’habitation de Montréal (OMHM), Vincent Brossard, jeudi en conférence de presse.

De ce nombre, 61 reçoivent un accompagnement plus soutenu, parce qu’ils ont perdu leur logement ou sont sur le point de le perdre, tandis que sept sont actuellement hébergés à l’hôtel parce qu’ils sont sans logis.

Depuis le début de l’année, 39 ménages ont bénéficié du service d’hébergement d’urgence, comparativement à 25 à la même période l’année dernière.

La Ville s’attend à devoir offrir de l’hébergement d’urgence à de 30 à 40 ménages au 1er juillet.

Au cours de l’année 2022, 136 ménages ont eu recours à l’hébergement d’urgence à différents moments, généralement pour quelques semaines.

Plus vulnérables

Selon Vincent Brossard, les ménages qui demandent de l’aide sont maintenant plus vulnérables et ont souvent besoin d’hébergement pendant une plus longue période.

« Ce ne sont pas que les ménages à faible revenu qui ont du mal à se loger, mais aussi les familles de classe moyenne », souligne Benoit Dorais, responsable de l’habitation au comité exécutif. « La crise du logement provoque une suite de drames humains tout au long de l’année » et non seulement le 1er juillet, ajoute-t-il.

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Benoit Dorais, responsable de l’habitation au comité exécutif

La conférence de presse s’est tenue dans le quartier Hochelaga-Maisonneuve, dans un secteur où le revenu médian des ménages est de 29 000 $ par année, a noté le maire de l’arrondissement, Pierre Lessard-Blais. « Avec un tel revenu, quand vous perdez votre quatre et demie à 700 $ par mois, c’est impossible d’en trouver un autre, a-t-il souligné. Les gens doivent déménager à l’extérieur de Montréal. »

Dans l’immédiat, les personnes qui ont besoin d’aide pour trouver un nouveau logement peuvent appeler le 311, où elles seront dirigées vers les bonnes ressources dans leur secteur.

Mais au-delà de l’urgence, « il faut s’attaquer à la crise de façon durable. Il faut faire de la prévention, construire, construire, construire, et préserver le parc de logements abordables », lance M. Dorais, faisant appel à Québec et à Ottawa pour que le financement nécessaire soit au rendez-vous.

Dans les prochains mois, l’OMHM prévoit de remettre sur le marché environ 800 logements dans ses HLM, qui pourront être assignés à certains des 24 000 ménages qui se trouvent sur sa liste d’attente, a indiqué Valérie Rhême, responsable des communications de l’OMHM. Plus de 300 de ces logements sont en rénovation et devraient être prêts à l’occupation d’ici l’automne. L’organisme travaille aussi à rattraper le retard accumulé depuis le début de la pandémie dans la distribution des logements libres, qu’il faut pouvoir attribuer aux bonnes personnes.

En savoir plus
  • 24 000
    Nombre de ménages sur la liste d’attente pour un logement dans un HLM de l’Office municipal d’habitation de Montréal (OMHM)
    OMHM
    1235 $
    Loyer moyen d’un locataire qui a signé un nouveau bail pour un logement de deux chambres dans la région de Montréal en octobre 2022, soit une augmentation de 14,5 % par rapport au loyer que payait le précédent occupant.
    SCHL