(Montréal) Pénurie de sauveteurs, heures d’ouverture réduites, voire fermetures de piscine : la pandémie a amené de nombreux défis pour les piscines publiques à travers le Québec. Toutefois, un retour à la normale est anticipé d’ici la fin de 2023 par l’Association des responsables aquatiques du Québec (ARAQ).

Selon un sondage mené par l’ARAQ à la fin du mois de mai dernier, le recrutement de sauveteurs s’est bien déroulé ce printemps.

« Au retour de la pandémie, quand on a commencé les activités, plusieurs piscines étaient capables d’offrir environ 60 % des activités qu’elles avaient prépandémie. Donc, c’était une réduction qui était vraiment importante, et elle n’était pas causée par un manque d’intérêt de la population. C’était vraiment parce qu’il y avait un manque de personnel », raconte Éric Hervieux, président de l’ARAQ.

Dorénavant, en moyenne, les piscines offrent de 80 % à 90 % de leurs services d’avant la pandémie, estime M. Hervieux.

« Nous, notre prévision, c’est qu’on va terminer l’année 2023 avec un retour à la normale », lance-t-il, alors que la situation s’est améliorée ce printemps.

« Pour le printemps, il y avait 64 % des gestionnaires aquatiques qui nous ont dit avoir suffisamment de personnel. Puis, quand on regardait pour l’été, déjà à cette date-là (à la fin mai), il y avait 82 % des gestionnaires aquatique qui avaient suffisamment d’employés pour la saison estivale », évoque M. Hervieux.

Ces données incluent le recrutement des moniteurs pour les cours de natations, et des sauveteurs. M. Hervieux nuance que le portrait peut varier d’une municipalité à l’autre, ayant chacune des besoins différents en matière de personnel.

La Société de sauvetage du Québec clame depuis le début de la pandémie, alors que les formations de sauveteurs avaient été suspendues au printemps 2020, que l’impact de la pénurie de sauveteurs allait se faire sentir « pendant quelques années », souligne Raynald Hawkins, directeur général de la Société de sauvetage.

Toutefois, M. Hawkins se dit encouragé par le programme de gratuité de la formation pour devenir sauveteur, mis en place l’automne dernier.

« Depuis septembre dernier, c’est un accroissement de la formation de l’ordre de 50 à 60 % dépendant des niveaux de certification », affirme M. Hawkins.

Toutefois, il reste à voir si toutes les personnes qui se lancent dans cette formation travailleront réellement en tant que sauveteurs. Les emplois d’été sont encore en compétition les uns envers les autres, évoque le directeur de la Société de sauvetage.

« La pénurie de la main-d’œuvre qu’on voit au sens large, nécessairement, il y a un impact aussi parmi les bains publics », souligne M. Hawkins.

Les employeurs dans les piscines doivent aussi composer avec un nouveau phénomène : ils doivent engager plus de sauveteurs pour le même nombre d’heures de surveillance à combler. Les employés souhaitent dorénavant travailler moins d’heures, et pas nécessairement les fins de semaine ou en soirée.

En ce qui concerne les régions où la pénurie de sauveteurs se fait le plus sentir, la Mauricie avait été problématique l’année dernière, ce qui ne semble pas être le cas cet été, selon M. Hawkins.

Au Saguenay–Lac-Saint-Jean, « on m’a rapporté que cette année, c’était peut-être un petit peu plus difficile », a déclaré Raynald Hawkins.

Cette dépêche a été rédigée avec l’aide financière de la Bourse de Meta et de La Presse Canadienne pour les nouvelles.