Paralysé depuis six mois en raison d’un conflit de travail, le cimetière Notre-Dame-des-Neiges retrouvera prochainement des airs de normalité. Le ministre du Travail, Jean Boulet, a félicité jeudi les parties pour l’entente de principe acceptée à 83 %.

M. Boulet a salué sur Twitter « l’engagement des conciliateurs » de son ministère et a dit estimer que « la reprise des activités au cimetière permettra de répondre aux besoins des familles endeuillées ».

La Fabrique de la paroisse Notre-Dame de Montréal, qui gère le cimetière, s’est dite dans un communiqué « satisfaite de la décision des membres du syndicat des opérations qui ont approuvé l’entente de principe ». Elle s’est également excusée du fait que des familles souffrent depuis des mois de ne pouvoir compléter leur deuil ou visiter la tombe d’un proche.

Selon Patrick Chartrand, président du syndicat de l’entretien, le contrat de travail négocié est le meilleur qu’ils ont pu obtenir. « Nous demeurons solidaires à la cause de nos collègues qui travaillent dans les bureaux » et qui n’ont pas abouti à une entente de principe, a-t-il fait savoir dans un communiqué.

La nouvelle convention collective des travailleurs de l’entretien prévoit des augmentations de salaire totalisant 26 % sur neuf ans et inclut une rétroactivité remontant à 2021. « Je suis fier de la mobilisation de nos membres, a affirmé M. Chartrand. Nous nous sommes battus ensemble, jusqu’au bout. Nous rentrerons la tête haute au travail. »

De retour au travail

Les employés des opérations seront de retour au travail lundi prochain. Ils se concentreront « sur le nettoyage du terrain ainsi que sur certains besoins opérationnels », peut-on lire dans le communiqué. Le site sera à terme rouvert aux familles des défunts et aux visiteurs, mais la Fabrique n’a pour l’heure pas fixé d’échéance.

« Nous communiquerons progressivement avec les familles en attente d’une inhumation en terrain », a par ailleurs fait savoir Michel St-Amour, membre du conseil d’administration de la Fabrique.

La nouvelle convention collective viendra à échéance le 31 décembre 2027.

Michelle Setlakwe, députée libérale de Mont-Royal–Outremont, a dit être « soulagée pour les familles endeuillées ». « Il y a beaucoup de travail à faire, a-t-elle écrit sur Twitter. L’état du cimetière est lamentable et des centaines de corps attendent d’être inhumés. Enfin on avance dans la bonne direction. »

L’impasse enfin dénouée

Une centaine d’employés d’entretien et de bureau ont entamé leur grève à la mi-janvier. Depuis, le cimetière était fermé au public, hormis de rares exceptions, notamment le jour de la fête des Mères.

L’impasse entre les travailleurs et la direction du cimetière, le plus grand au Canada, a laissé au cours des derniers mois plus de 300 corps non enterrés. Pas plus tard que mercredi, le ministre du Travail avait affirmé que les « conséquences humaines liées à la grève » étaient « inadmissibles ».

Dimanche dernier, des familles endeuillées s’étaient rassemblées devant les portes cadenassées du cimetière pour exiger de Québec qu’il contribue à dénouer l’impasse. C’est maintenant chose faite.