De plus en plus de familles, dont des « nouveaux pauvres », ont besoin d’aide pour s’équiper en vue de la rentrée scolaire

Avec l’inflation, l’augmentation du prix des loyers et la hausse du taux directeur, les organismes qui aident les familles à s’équiper pour la prochaine rentrée scolaire voient déjà la demande bondir. De plus en plus de « nouveaux pauvres » se retrouvent en situation de précarité, constate-t-on avec inquiétude.

Au Regroupement Partage, où l’on mène l’Opération sac à dos chaque rentrée depuis 2012, on est face à une situation « sans précédent », explique sa directrice générale Audrey Renaud.

L’organisme estime répondre à environ 10 % des demandes des familles qui veulent de l’aide pour équiper leurs enfants à temps pour l’école. On fournit sac à dos, fournitures scolaires et boîtes à lunch.

On voit de plus en plus de gens qui avaient jusqu’à tout récemment « des finances relativement saines » et qui doivent maintenant choisir entre manger et se loger, explique Mme Renaud.

De recenser autant de gens de [la] classe moyenne qui demandent de l’aide, c’est un changement radical et c’est hyper préoccupant.

Audrey Renaud, directrice générale de l’Opération sac à dos

Juste l’an dernier, on a observé une hausse de 49 % des nouvelles demandes, soit des gens qui n’avaient jamais fait appel aux services du Regroupement Partage.

« C’est un mélange de gens qui étaient déjà en précarité, de nouveaux arrivants et de la classe moyenne complètement dépourvue », dit Audrey Renaud. Si tout va comme prévu, l’organisme entend fournir au moins 7000 sacs à dos cette année, soit environ 500 de plus que l’an dernier.

Chaque famille dont l’enfant reçoit un sac à dos neuf part également avec une épicerie complète pour « soulager le poids financier de la rentrée », précise Audrey Renaud.

La facture monte très vite

Des gommes à effacer à 3 $, des crayons de couleur à 6 $, des manuels obligatoires : quand la liste d’effets scolaires débarque, la facture monte très vite.

Francine Laplante, dite la « Marraine étoilée », a fait sa première campagne de dons de sacs à dos il y a trois ans. Elle distribue des sacs dans les écoles défavorisées.

Cette année, la demande est telle qu’il « n’y a pas de limite » à ce qu’elle pourrait donner, dit-elle.

La limite, c’est ce que les dons qu’elle reçoit lui permettent de faire. La semaine dernière, celle qui se qualifie de « quêteuse professionnelle » avait amassé ce qu’il fallait pour équiper 650 enfants, mais avait confiance dans la possibilité d’arriver à 1000 sacs à dos bien remplis d’ici la distribution officielle, à la mi-août.

Chaque sac lui coûte entre 50 et 60 $, un prix réduit parce qu’elle achète en grande quantité.

« Je mets tout. Au secondaire, je vais jusqu’à la calculatrice scientifique. On met le kit de géométrie, les crayons de couleur, les cahiers, les ciseaux… », énumère Mme Laplante.

Elle s’attend à une augmentation des prix d’un « minimum » de 15 % cette année sur les articles scolaires.

Ces sacs à dos donnés dans diverses écoles, « ça répond vraiment à des besoins », dit Francine Laplante. Et ces besoins, ils sont flagrants, ajoute-t-elle.