La Coalition sortons les radios-poubelles de Québec, qui depuis plus de dix ans archive les propos controversés tenus dans les radios de la capitale, annonce qu’elle cesse ses activités, mais assure que cette décision n’a rien à voir avec les recours intentés devant les tribunaux par le propriétaire de Radio X.

Dans un billet intitulé « La Coalition tire son irrévérence », les auteurs – qui publient anonymement depuis une décennie – se défendent de céder face à l’offensive judiciaire menée par RNC Media, qui tente depuis deux ans d’obtenir leur identité.

En entrevue à La Presse, l’un des administrateurs de la Coalition s’est dit certain que son identité est bien protégée. « On a pris des précautions et elles semblent fonctionner », a-t-il expliqué. « Ça fait deux ans que [RNC] est sur notre dos, et ils n’ont rien », a-t-il ajouté.

En mai dernier, la Cour supérieure du Québec a autorisé le propriétaire de CHOI Radio X à demander à Vidéotron des informations permettant d’identifier les gestionnaires de la Coalition.

Par la voie des tribunaux, RNC demande également que cesse « toute forme de harcèlement ou de dénigrement » de Radio X et veut interdire à Sortons les radios-poubelles « toute mention relative aux administrateurs » ou encore de « compiler la liste des annonceurs ».

Un paysage médiatique différent

La Coalition estime que le paysage médiatique de Québec a changé dans les dix dernières années et qu’en conséquence, il est temps de passer à autre chose.

« Il faut tirer la plogue à un moment donné, on ne peut pas continuer indéfiniment. La situation a beaucoup changé, Jeff Fillion est parti, André Arthur est mort. Ce n’est pas encore parfait, mais c’est suffisant pour qu’on arrête », a expliqué l’un des auteurs de la Coalition, avant d’ajouter en riant : « on aimerait ça faire autre chose, des fois ».

Il a estimé qu’il fallait à la Coalition environ cinq heures d’écoute de radio, chaque jour de semaine.

Si les archives de la Coalition disparaîtront bientôt, l’homme estime néanmoins qu’il y a un « intérêt public » à ce qu’elles soient conservées par d’autres.

« On va se débarrasser de ce qu’on a, mais on va rendre ça disponible pour que les gens puissent les télécharger. On espérerait que les gens fassent des copies, parce que RNC veut les faire disparaître », explique-t-il.

La fin de « Sortons les radios-poubelles de Québec » signifie-t-elle la fin des recours judiciaires ? Il n’a pas été possible de joindre les administrateurs de RNC Media, jeudi.