(Ottawa) Le gouvernement fédéral a signé un contrat de 3,6 milliards avec Airbus pour remplacer ses avions de transport vieillissants Polaris, dont l’un est utilisé comme « avion du gouvernement », notamment par le premier ministre et la gouverneure générale.

En plus d’offrir ce service de transport aérien pour de hauts responsables fédéraux, l’Aviation royale canadienne utilise les avions Polaris pour le ravitaillement en vol et le transport de militaires.

La flotte actuelle de cinq avions est pilotée par le 437e Escadron de transport depuis 1992 ; la durée de vie de ces Polaris devrait se terminer en 2027. Les responsables gouvernementaux affirment qu’il serait extrêmement difficile de prolonger cette durée de vie en raison de la technologie vieillissante.

La nouvelle flotte d’avions, qui s’appellera le « CC-330 Husky », comprendra quatre avions neufs et cinq avions d’occasion qui seront équipés pour offrir les mêmes capacités. La durée de vie prévue pour les nouveaux Husky est de trente ans, indique le ministère dans un communiqué.

Le gouvernement a acheté les avions d’occasion d’une entreprise au Koweït, et deux d’entre eux devraient commencer à décoller de l’aéroport international d’Ottawa cet automne.

L’un d’eux, qui devrait être livré cet été, sera peint comme l’avion actuel du gouvernement, à « livrée blanche » et non « grise militaire ». Les responsables n’ont pas précisé s’il sera prêt lorsque M. Trudeau s’envolera pour le sommet du G20 en Inde, prévu les 9 et 10 septembre.

Les ennuis des Polaris

La flotte vieillissante de Polaris a causé des ennuis au premier ministre Trudeau tout au long de son mandat. En octobre 2016, l’avion gouvernemental a dû revenir à Ottawa 30 minutes après son décollage, alors que M. Trudeau était en route vers la Belgique pour signer l’accord de libre-échange Canada-Europe.

En octobre 2019, l’avion gouvernemental a roulé contre un mur alors qu’il était remorqué dans un hangar de la 8e Escadre Trenton, en Ontario, subissant « des dommages structurels importants au nez et au capot du moteur droit », selon l’armée de l’air.

L’avion a été hors service pendant plusieurs mois cette année-là. Un avion de secours a été utilisé pour emmener M. Trudeau au sommet de l’OTAN en décembre 2019, mais cet appareil a été cloué au sol à Londres lorsque l’armée de l’air a découvert un problème avec l’un des moteurs.

Des équipages canadiens s’entraînent depuis janvier au Royaume-Uni pour piloter le nouvel appareil. En moyenne, il faut environ trois mois de formation pour qu’un pilote de Polaris soit prêt à prendre les commandes du nouvel Airbus, ont déclaré mardi des responsables de la Défense nationale lors d’une séance d’information technique pour les journalistes.

Deux des avions d’occasion ont été achetés pour 102 millions en juin dernier et les trois autres ont été acquis ce mois-ci pour un coût de 150 millions.

Le contrat avec la société aéronautique européenne Airbus comprend des dispositifs de formation avancés et un simulateur de vol complet, ce qui éliminera le besoin d’envoyer des équipages en Allemagne pour s’entraîner deux fois par année, ont déclaré des responsables.

Côté militaire, les nouveaux « Husky » pourront effectuer du ravitaillement en vol pour les alliés du Canada au sein de l’OTAN, y compris les avions de chasse F-35 et les chasseurs de l’armée de l’air américaine. Le Canada s’est engagé à acheter 88 avions F-35, qui devraient être livrés à partir de 2026.

Les responsables au ministère de la Défense ont déclaré que la flotte de Husky serait hébergée dans trois bases : une à l’est, une à l’ouest et une au nord – mais ils n’ont pas encore déterminé exactement où.

De nouvelles infrastructures font également partie du contrat, car les avions sont environ 50 % plus lourds et 50 % plus larges que les Polaris de la flotte actuelle. Le gouvernement examine les sites commerciaux et les propriétés existantes de la Défense nationale.