Le Réseau de transport de Longueuil (RTL) dresse un bilan positif de la première semaine de sa refonte des trajets, même si des ajustements ont dû être faits. Une ligne d’autobus conservera finalement sa liaison avec le centre-ville sur le pont Samuel-De Champlain, mais très tôt le matin, avant les premiers trajets du Réseau express métropolitain (REM).

« C’est un excellent départ pour la quantité de changements auxquels les usagers font face présentement. C’est sûr qu’il est encore tôt, mais on voit que nos campagnes d’information ont porté leurs fruits, la plupart des gens étaient au courant des nouveaux trajets », explique le directeur de la planification du réseau de transport longueuillois, Nicolas Tanguay, en entrevue avec La Presse.

PHOTO CATHERINE LEFEBVRE, ARCHIVES COLLABORATION SPÉCIALE

Le directeur de la planification du Réseau de transport de Longueuil, Nicolas Tanguay

Dès mars dernier, son groupe avait dévoilé sa « refonte majeure » en prévision de l’arrivée du train léger. Depuis lundi, 29 lignes desservent les trois stations du REM sur la Rive-Sud. Plusieurs lignes ont aussi été bonifiées pour mieux desservir les centres commerciaux, parcs industriels, établissements d’enseignement et de santé. Au total, 2000 arrêts ont été déplacés.

Bref, le défi d’adhésion est grand. M. Tanguay reconnaît d’ailleurs que « beaucoup de questions » demeurent, tant en ligne que sur le terrain. « À Panama, par exemple, il y a des gens qui cherchent encore la ligne 45, sauf qu’elle n’existe plus, donc on les dirige vers les nouvelles options ou encore vers le REM. C’est tout à fait normal, cela dit, on l’avait prévu comme ça », avance-t-il.

Un parcours subsiste vers le centre-ville

Fait surprenant et inattendu : un circuit d’autobus du RTL, la ligne 5, conservera finalement un départ unique vers le centre-ville en passant par le pont Samuel-De Champlain, mais très tôt le matin, avant l’entrée en service des premiers wagons du REM.

Il s’agit d’un « ajustement de dernière minute » ayant reçu l’accord de l’Autorité régionale de transport métropolitain (ARTM), assure M. Tanguay. En règle générale, le RTL n’a plus le droit depuis le 31 juillet de faire circuler d’autobus sur le pont. C’est ainsi que la loi sur le REM est prévue, pour ne pas entrer en concurrence avec le train léger. L’autre opérateur de la Rive-Sud, exo, est aussi tenu de s’y conformer.

On s’est rendu compte qu’il y avait encore certains usagers qui allaient jusqu’au centre-ville très tôt le matin, donc ce bus-là passe à 5 h pile à la station Panama et va jusqu’au centre-ville.

Nicolas Tanguay, directeur de la planification du Réseau de transport de Longueuil

Le directeur assure que le tout « respecte les règles de non-concurrence au REM ».

Au stationnement Chevrier de Brossard, où des tonnes d’usagers convergeaient pour prendre des bus vers le centre-ville avant le REM, « tout se passe bien pour le moment », confie le gestionnaire. « C’est un endroit où on redoutait de mauvaises expériences, mais les gens semblent avoir compris. Juste [vendredi], il y avait autour d’une vingtaine de véhicules maximum », note-t-il.

« Ça s’annonce très pénible »

Sur les réseaux sociaux du réseau de transport, certains usagers saluent le travail derrière la refonte, mais d’autres réclament déjà des révisions. « Au boulevard Churchill, c’est seulement le bus 15 qui passera désormais, ça s’annonce très pénible », évoque par exemple le résidant Yannick Feugain, qui estime que pour aller à Saint-Hubert, à quelques kilomètres, il faudra désormais d’abord aller au terminus Longueuil, alors qu’avant, « avec le bus 1, c’était facile ».

Un autre usager, Doug Giroux, aurait quant à lui voulu plus de trajets express, sans trop d’interruptions marquées par les freinages répétés de l’autobus pour faire monter des passagers.

C’est très bien qu’on [ait] des arrêts d’autobus omniprésents sur le territoire, mais c’est frustrant [de constater] qu’il faut des fois plus d’une heure pour se rendre à Longueuil ou au REM à cause des 20 arrêts et plus par kilomètre.

L’usager Doug Giroux, sur les réseaux sociaux du RTL

M. Tanguay, lui, assure que tous ces besoins sont évalués au quotidien. Une équipe est spécifiquement chargée de recueillir les commentaires des usagers et de répondre aux usagers en ligne. « En règle générale, on s’est assurés de maintenir une desserte pour que plus de 85 % soient à moins de 400 m d’un arrêt d’autobus. Maintenant, est-ce que tout le monde satisfait ? C’est sûr que les gens ont encore besoin de s’approprier aussi les nouvelles lignes », commente-t-il à ce sujet.

Les brigades d’information situées autour des stations du REM et ailleurs sur le territoire demeureront en place « au moins jusqu’à la mi-septembre », assure le RTL. Une réévaluation de la situation pourra être faite « au besoin » par la suite, « si on sent qu’il y a encore beaucoup d’interrogations », conclut Nicolas Tanguay.