Ayant été avisée (à tort, semble-t-il) que l’ambulance mettrait entre une heure et une heure et demie à arriver, la ministre responsable des Aînés, Sonia Bélanger, a décidé d’utiliser son véhicule de fonction pour transporter aux urgences Béatrice Picard, qui a eu un malaise samedi.

« Je vais très bien ! Rassurez vos lecteurs ! C’est juste que parfois, j’oublie que j’ai 94 ans et j’en fais un peu trop ! », lance Mme Picard, toute pimpante en entrevue téléphonique à La Presse mercredi matin.

Samedi, Mme Picard s’est réveillée pas très en forme. Elle a décidé de ne pas aller à la première conférence du matin du Salon des aînés de Saint-Jérôme, dont elle est la marraine, et de se reposer un peu avant de partir.

Une fois là-bas, comme l’a d’abord raconté Infos Laurentides, elle a cependant été prise d’un malaise. Elle a eu du mal à respirer, s’est sentie extrêmement fatiguée. Le DFrançois Marquis, médecin à l’hôpital Maisonneuve-Rosemont, était sur place, tout comme des infirmières qui sont restées auprès de Mme Picard. Un appel a été fait au 911.

On a alors compris que l’ambulance mettrait de 60 à 90 minutes à arriver.

PHOTO MARCO CAMPANOZZI, ARCHIVES LA PRESSE

Sonia Bélanger, ministre responsable des Aînés

La ministre responsable des Aînés, Sonia Bélanger, qui était aussi présente à l’évènement, a alors proposé que son véhicule de fonction transporte Mme Picard aux urgences. Ce qui a été fait.

« C’était un peu haut pour monter dans la voiture, mais on m’a aidée et c’était très confortable ! », note Mme Picard.

En entrevue, le DMarquis, qui n’a pas voulu donner le nom de la personne qu’il a aidée pour des raisons de confidentialité du dossier, dit que ce n’est pas lui qui a fait l’appel au 911, mais qu’on lui a rapporté que l’attente serait de 60 à 90 minutes.

33 minutes

Mais à La Presse, Nicolas Morin, directeur des opérations et des soins à l’entreprise d’ambulances SPLL, explique que le cas de cette patiente avait été considéré comme une priorité 3. « Dans ces cas-là, l’objectif est qu’une ambulance arrive en 30 minutes. Elle est arrivée en 33 minutes. »

Le CISSS des Laurentides soutient aussi que les délais ambulanciers « n’ont aucunement avoisiné 60 à 90 minutes ».

« Dans le stress causé par cette situation, la rumeur aurait couru jusqu’à la patiente et son entourage d’un tel délai, mais cette rumeur était non fondée », indique Myriam Sabourin, des relations médias.

Les bandes audio de l’appel d’urgence ont été analysées et aucune évaluation du temps requis d’ici l’arrivée d’une ambulance n’a été transmise par le répartiteur dont le travail a été exemplaire. Par ailleurs, une ambulance s’est rendue sur place dans les délais normaux qui sont calculés selon la condition de la patiente, mais celle-ci avait déjà quitté [les lieux] par d’autres moyens.

Myriam Sabourin, des relations médias du CISSS des Laurentides

La ministre Bélanger a fait savoir qu’elle ne ferait « aucun commentaire sur une situation privée ».

La principale intéressée, Béatrice Picard, dit en tout cas toute sa reconnaissance à la ministre « d’avoir offert le transport ». « J’avais vraiment du mal à trouver mon souffle. »

Mme Picard a eu son congé lundi, après avoir un peu insisté, comprend-on. « On ne dort pas très bien à l’hôpital. Et surtout, j’avais autre chose à faire que de rester à l’hôpital ! »