Plus de 40 000 militaires des pays de l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN), dont le Canada, seront rassemblés pour un exercice qualifié de plus important depuis la fin de la guerre froide. Cela se tiendra en Allemagne, en Pologne et dans les trois pays baltes en 2024.

« Une nouvelle ère de défense collective est à nos portes », a déclaré l’amiral Rob Bauer, président du comité militaire de l’OTAN en faisant l’annonce de l’exercice Steadfast Defender il y a quelques jours, à Oslo.

Par courriel, les Forces armées canadiennes (FAC) ont confirmé à La Presse qu’elles seront de cet exercice, mais que « la participation canadienne en est encore aux étapes de planification » et qu’il est donc trop tôt pour donner des détails quant au nombre de militaires participants et avec quels équipements.

« Cette participation comprendra également des membres du Canada qui ne sont pas nécessairement déployés dans le cadre de l’opération REASSURANCE, et possiblement des composantes aériennes et maritimes qui ne font pas partie de cette opération », ajoute Andrée-Anne Poulin, du bureau des relations avec les médias des FAC.

L’opération REASSURANCE est un déploiement outre-mer (Lettonie) de quelque 1100 militaires canadiens participant aux manœuvres de dissuasion de l’OTAN en Europe centrale et orientale en réponse à l’invasion de la Crimée par la Russie en 2014.

« C’est la plus importante alliance militaire dont le Canada fait partie, dit Robert Baines, président de l’Association canadienne pour l’OTAN. Il est donc important d’être là. »

D’ailleurs, en juin 2023, l’Allemagne avait accueilli le plus gros exercice aérien de l’OTAN en 70 ans, mais le Canada brillait par son absence. « Je crois que les avions CF-18 n’étaient pas prêts, poursuit M. Baines. Mais ça n’a pas bien paru. L’absence canadienne a été très remarquée. »

Démonstration de force

Des exercices tels que Steadfast Defender permettent de mettre en pratique et d’évaluer les plans interreliés des 31 nations faisant partie de l’OTAN. Mais on remarque que celui de 2024 sera tenu sur le flanc le plus à l’est du regroupement, et donc aux portes de la Russie.

Depuis l’invasion de l’Ukraine, les pays de l’OTAN ont non seulement resserré leurs liens, ils ont aussi accueilli un 31e pays membre, la Finlande, en avril 2023. La Suède pourrait également rejoindre les rangs sous peu.

« L’OTAN s’est toujours présentée comme une force de dissuasion, rappelle Robert Baines. Mais depuis l’invasion de la Russie, les pays membres veulent montrer qu’ils peuvent se défendre et contre-attaquer en cas de besoin. »

Robert Baines a bon espoir que les FAC seront bien préparées pour l’exercice de 2024. « Une partie se tiendra dans les pays baltes (Estonie, Lettonie, Lituanie), où le Canada est déjà présent, note-t-il. Au moment où se tiendra l’exercice, je crois qu’environ 1500 militaires canadiens seront en fonction en Lettonie. »