Les départs réels de la fonction publique québécoise sont bien moins nombreux qu’il n’y paraît de prime abord, soutient la présidente du Conseil du trésor, Sonia LeBel.

Des rapports émanant de différents ministères et organismes, déposés mardi à l’Assemblée nationale, et dont Radio-Canada faisait état, laissent voir une augmentation du nombre de départs volontaires.

Au ministère de l’Éducation par exemple, on évoquait 18,5 % des effectifs qui ont volontairement quitté leur emploi, comparativement à 11,9 % en 2020-2021.

Au ministère de la Santé et des Services sociaux, le taux a atteint 16,26 %, comparativement à 12,32 % il y a deux ans, selon ces rapports.

Interrogée à ce sujet mercredi par la députée de Québec solidaire Christine Labrie, la ministre responsable de l’Administration gouvernementale a précisé qu’« il y a de 3 à 5 % seulement de départs réels » de la fonction publique québécoise.

« Alors, dans un univers de pénurie de main-d’œuvre où tous les employeurs du Québec et du monde entier ont des défis de rétention, je considère que 3 %, ce n’est pas si pire », a répondu la ministre LeBel.

Bon nombre de ces départs volontaires sont en fait des départs à la retraite et des mutations, a-t-elle fait valoir pour expliquer des proportions comme 15 ou 16 %.

« Écoutez, il y a des taux importants de départs dans plusieurs ministères, puis on le voit aussi dans le reste de nos services publics partout au Québec, les gens partent. Les gens partent. C’est écrit noir sur blanc dans les rapports annuels, c’est mentionné que les démissions font partie du problème. On n’est pas capables de retenir les gens avec les conditions qu’on offre, c’est un fait », a critiqué la députée Labrie.

La ministre a dit prendre la chose au sérieux et chercher à demeurer un employeur intéressant, notamment par l’actuelle négociation des conventions collectives avec les syndicats.

« On ne reste pas les bras croisés et on s’attarde à trouver des solutions pour retenir ces gens-là, à la fois dans la nouvelle politique de main-d’œuvre qu’on va déposer bientôt et dans les négociations qui sont en cours », a affirmé la ministre.

Les principaux syndicats concernés, le Syndicat de la fonction publique et parapublique du Québec (SFPQ) et le Syndicat des professionnels du gouvernement du Québec (SPGQ), se plaignent depuis des années des problèmes d’attraction et de rétention du personnel, qu’ils attribuent à leurs conditions de travail.

Ils soutiennent que plusieurs postes affichés ne trouvent pas preneur et que le secteur privé, la fonction publique fédérale et le secteur municipal offrent de meilleures conditions.

Les conventions collectives des secteurs public et parapublic sont échues depuis le 31 mars dernier.