(Ottawa) Le gouvernement canadien continuera à fournir de l’aide financière aux Palestiniens tout en s’assurant que les fonds ne tombent pas dans les mains du Hamas.

Le cabinet du ministre canadien du Développement international, Ahmed Hussen, signale que l’aide accordée à l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) sera maintenue.

« Nous continuerons à soutenir les civils en leur fournissant une aide humanitaire vitale, tout en veillant à ce qu’aucun argent ne tombe entre les mains du Hamas », a écrit Alex Tétreault, directeur des communications du ministre.

« Le Canada a une politique de non-contact avec l’organisation terroriste répertoriée, le Hamas. De plus, aucune aide canadienne n’est fournie directement à l’Autorité palestinienne », a-t-il enchaîné, notant que des « clauses antiterroristes » comprises dans les accords empêchent que des fonds soient détournés.

L’aide canadienne à l’organisation onusienne avait été coupée sous le gouvernement conservateur de Stephen Harper, car soupçonnée d’avoir des liens avec le Hamas et d’être proche des terroristes. Elle a été rétablie par les libéraux de Justin Trudeau en 2016.

L’ambassadeur désigné d’Israël au Canada, Iddo Moed, a affirmé en entrevue au Canadian Jewish News qu’il était temps que le gouvernement Trudeau procède à une révision de l’aide à l’UNRWA. Car l’argent « ne sert pas juste à soutenir les réfugiés, ça va bien au-delà de ça », a-t-il argué.

La cheffe adjointe du Parti conservateur, Melissa Lantsman, partage cet avis. « Nous voulons que le Canada réévalue ou examine si une partie du financement que nous fournissons est consacrée à ce terrorisme », a-t-elle dit dans un entretien accordé au réseau télévisé torontois CP24.

Créé en 1949, l’UNRWA fournit des services et de l’aide humanitaire à quelque cinq millions de réfugiés de Palestine en Cisjordanie et dans la bande de Gaza, en Syrie, en Jordanie et au Liban. Elle offre des services d’éducation, de soins de santé de base, et d’aide humanitaire.

Le Canada a déboursé en moyenne environ 55 millions par an pour répondre aux besoins de développement et humanitaires des Palestiniens en Cisjordanie et à Gaza, dont 20 millions de dollars pour le développement et 35 millions de dollars pour l’aide humanitaire.

L’Union européenne (UE) avait suscité certaines préoccupations en annonçant lundi qu’elle allait procéder à un réexamen de son programme d’aide au développement pour les Palestiniens. Le groupe des 27 a finalement précisé que l’aide serait maintenue, ce que les États-Unis ont salué.

« Ils ont fait marche arrière, c’est une décision que nous saluons. Nous avons souligné de manière claire que nous n’avons aucun grief envers le peuple palestinien », a déclaré mardi le porte-parole du département d’État, Matthew Miller.

Aide militaire : pas de requête

Du côté des Forces armées canadiennes, qui participent à trois missions multinationales dans la région, on ne « s’attend pas à ce qu’Israël demande l’aide militaire du Canada », a signalé mardi le ministère canadien de la Défense nationale.

« Nous pouvons confirmer que tous les membres des FAC sont en sécurité et aucun ne manque à l’appel », a-t-on ajouté.

avec l’Agence France-Presse