(Montréal) L’ex-protectrice du citoyen Marie Rinfret obtient le mandat d’accompagner l’Ordre des infirmières et infirmiers du Québec (OIIQ) dans son chantier de travail concernant la révision de son examen professionnel ainsi que dans l’amélioration de sa gouvernance.

L’Office des professions a annoncé la nomination de Mme Rinfret par voie de communiqué, mercredi après-midi. Le 17 octobre dernier, la présidente du Conseil du Trésor, Sonia LeBel, avait servi un ultimatum à l’OIIQ qui ne semblait pas réagir sérieusement aux critiques et recommandations formulées dans les rapports du commissaire à l’admission aux professions.

La ministre LeBel avait alors demandé à l’Office des professions de nommer un contrôleur de la gouvernance afin de forcer l’OIIQ à agir. Marie Rinfret devra rendre des comptes sur une base mensuelle et si les progrès sont jugés insatisfaisants, la ministre a déjà prévenu qu’elle n’hésiterait pas à décréter une tutelle.

Dans le communiqué diffusé mercredi, l’Office des professions dit exercer « un contrôle serré sur la supervision indépendante et objective du processus d’examen et de fixation de la note de passage » de l’OIIQ.

« L’Office s’assure d’une présence dynamique auprès de l’Ordre et est heureux de compter sur l’expertise et la compétence de Mme Rinfret pour accompagner l’Ordre dans le redressement durable de ses activités », peut-on lire dans une citation attribuée à la présidente de l’Office des professions, Dominique Derome.

Avant de perdre patience et d’imposer son ultimatum, la ministre LeBel avait d’abord demandé la nomination d’un spécialiste indépendant devant soutenir l’Ordre dans ses travaux d’amélioration de son examen professionnel. Cette personne est notamment responsable d’encadrer la correction de l’examen de septembre 2023, dont les résultats ne sont toujours pas connus.

En entrevue à La Presse Canadienne, le mois dernier, Sonia LeBel disait ouvertement douter de la capacité de l’OIIQ d’agir et de se gouverner correctement. Elle expliquait vouloir bien documenter l’état des lieux afin de justifier une éventuelle mise sous tutelle, si cela s’avérait nécessaire pour assurer la protection du public et préserver la confiance envers le système professionnel.

Une série de rapports d’enquête du commissaire à l’admission aux professions a démontré que des failles dans la méthodologie de l’examen de l’OIIQ et dans le calcul de la note de passage sont en cause pour expliquer les taux d’échec anormalement élevés des séances de septembre 2022 et de mars 2023.

Or, depuis le début de la saga, l’Ordre considère les échecs comme une conséquence des effets de la pandémie sur la formation des candidates. Toutefois, le commissaire Me André Gariépy a conclu que cela ne constitue pas « une explication généralisable, suffisante et concluante ». Selon lui, il s’agit plutôt d’« impressions » formulées par l’OIIQ découlant d’une « logique apparente et intuitive ».

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