Des manifestants ont défilé dans les rues de plus d’une vingtaine de villes canadiennes samedi pour exprimer leur soutien aux habitants de la bande de Gaza, appelant à un cessez-le-feu dans le conflit entre Israël et le Hamas.

En réponse à l’appel du Mouvement de la jeunesse palestinienne, des rassemblements ont été organisés partout au Canada, notamment à Toronto, Montréal, Halifax, Fredericton, Winnipeg, Calgary et Edmonton.

À Montréal, des milliers de manifestants ont défilé dans le Quartier des Spectacles, au centre-ville, beaucoup brandissant des drapeaux palestiniens et prenant part à des chants appelant à une « Palestine libre » et à un « cessez-le-feu maintenant ».

La manifestante montréalaise Shaima Nakhli a déclaré que ce qu’elle a décrit comme la réticence des responsables canadiens à condamner le meurtre de Palestiniens l’a fait douter de l’engagement du gouvernement envers les droits de la personne.

« Le Canada est toujours là pour les droits de la personne, pour l’humanisme, a rappelé Mme Nakhli. Où sont ces valeurs ? »

Sarah Shamy, organisatrice du Mouvement de la jeunesse palestinienne, a déclaré lors du rassemblement à Montréal qu’elle s’attendait à une participation historique aux manifestations organisées samedi dans l’ensemble de l’Amérique du Nord.

Les participants ont appelé à un cessez-le-feu et à la fin des restrictions sur l’aide humanitaire envoyée à Gaza. Ils ont également exigé que le Canada cesse de soutenir l’action militaire de l’armée israélienne contre le Hamas, que le gouvernement fédéral désigne comme organisation terroriste depuis 2002.

Le ministère de la Santé du Hamas à Gaza a rapporté que plus de 9440 Palestiniens sont morts depuis le début de la guerre du Hamas avec Israël, qui s’est amorcée il y a près d’un mois lorsque le groupe a mené une attaque-surprise, qui a tué plus de 1400 personnes en Israël. Plus de 200 autres personnes ont été ramenées à Gaza et prises en otage.

Israël a immédiatement déclaré la guerre en réponse à cette attaque et a lancé des attaques quotidiennes depuis, intensifiant ses bombardements au cours de la dernière semaine. Ces nouvelles attaques ont suscité une inquiétude mondiale quant au manque de nourriture, de carburant et de biens essentiels pour les quelque 2,3 millions d’habitants de la bande de Gaza.

Des milliers de personnes ont donc envahi les rues du centre-ville de Toronto samedi pour le rassemblement, tandis qu’à Fredericton, en Nouvelle-Écosse, quelques centaines de personnes portant les drapeaux palestiniens vert, rouge et noir ont scandé des slogans devant l’hôtel de ville.

Les manifestants rencontrés par La Presse Canadienne ont expliqué qu’ils souhaitaient être présents pour s’opposer à ce qu’ils ont appelé une « occupation vieille de 75 ans par les forces israéliennes », une caractérisation qu’Israël a toujours rejetée.

Le porte-parole du rassemblement qui s’est tenu à Fredericton, Amer Marwan El-Samman, a souligné que l’objectif principal de la manifestation était d’appeler à un cessez-le-feu et de mettre fin à ce qu’il a appelé le « meurtre aveugle » de civils.

M. El-Samman se dit optimiste quant à l’avenir, malgré la longue et complexe histoire du conflit entre Israéliens et Palestiniens, qui dure depuis au moins la création d’Israël, en 1948.

« Cela pourrait être l’année prochaine, cela pourrait être dans deux ans. On ne sait jamais comment les choses peuvent changer, a-t-il reconnu. La prochaine génération, la jeunesse, me donne un peu plus d’espoir, alors on verra. »

À Toronto, des milliers de personnes se sont rassemblées devant le consulat des États-Unis, qui se trouve au centre-ville.

Bandar Darwazeh, qui est Palestinien et qui vit au Canada, a avoué qu’il peut ressentir la douleur de ses proches qui vivent en Cisjordanie, où le niveau de violence a également augmenté en raison du conflit.

De l’avis de M. Darwazeh, les gouvernements canadien et américain devraient en faire plus.

« Nous sommes ici pour pousser le gouvernement du Canada à demander un cessez-le-feu et à ramener la paix », a-t-il affirmé.

Jane Story, une autre manifestante croisée au rassemblement de Toronto, s’est dite « particulièrement traumatisée et navrée par ce qui se passe à Gaza ».

« Ça fait 40 ans que je marche pour les Palestiniens, a-t-elle noté en brandissant un drapeau palestinien. C’est un conflit qui ne finit jamais qui ne cesse de s’aggraver. »

Au moins 1115 Palestiniens binationaux et blessés ont quitté Gaza pour se rendre en Égypte, mais samedi, les autorités de Gaza n’ont pas autorisé les détenteurs de passeports étrangers à partir parce qu’Israël empêchait l’évacuation des patients palestiniens pour traitement en Égypte, a déclaré Wael Abu Omar, porte-parole pour l’Autorité palestinienne des passages.

Affaires mondiales Canada avait précédemment informé les Canadiens coincés dans la bande de Gaza qu’ils pourraient être autorisés à sortir « dès dimanche », mais une mise à jour fournie samedi ne faisait aucune mention de la pause de samedi aux postes frontaliers et n’offrait pas plus de détails sur un calendrier potentiel.

avec des informations de Hina Alam à Fredericton, Sammy Hudes à Toronto et de l’Associated Press